30 mars 2008

Une grande chute vers l'avant

Étrange expérience extracorporelle ce midi. Étendu sur mon lit, l'esprit embrouillé par des heures de correction, j'ai fait un saut dans le temps et je me suis vu à 85 ans.

Et c'est en me regardant dans ce plus tard futur, en pensant à mon futur lit de mort que j'ai reçu sur la gueule le néant qui m'habite déjà et que j'ai ressenti l'urgence de vivre.

Ça vous arrive-tu des moments fuckés comme ça?

J'ai passé ma jeunesse à rêver que je mourais. J'ai écrit dans mon adolescence des nouvelles portant sur des vieillards et, tout à coup, je commence à sentir que le temps devant file trop vite.

29 mars 2008

Senécal: le vrai vide

La direction de mon école a remis la main sur les deux oeuvres de Patrick Senécal qu'un technicien avait retirées des tablettes de la bibliothèque, soit Le vide et Aliss. Le gag, c'est qu'elle les a feuilletées et a décidé qu'elles ne seraient pas accessibles aux yeux des chastes et purs élèves. Depuis quand, je vous le demande, on veut une direction qui sache lire...

Cette situation est purement aberrante puisque, loin de les encourager, Senécal dénonce certains comportements et amène les jeunes à réfléchir. Quand je pense à la décision de ma direction, on dirait un curé qui interdit des planches anatomiques parce qu'on y voit des corps nus. C'est à se demander ou se trouve le vide finalement.

Puisqu'elle a fait la preuve qu'elle sait lire (mais peut-être pas d'apprécier une oeuvre littéraire), je songe donc à soumettre à la direction de mon école toute une série de titres pour qu'elle se prononce sur leur validité. Si j'avais déjà mentionné quelques écrits scandaleux et pornographiques, je suis toujours ouvert à vos suggestions. Dire que pendant ce temps-là, on peut continuer à faire voir en classe aux élèves des cochonneries sexistes ou abrutissantes sans trop de problème.

Plus hilarant enfin, un collège secondaire privé situé pas trop loin de mon lieu de travail a les mêmes titres interdits de Senécal dans sa bibliothèque et songe à faire venir cet auteur en classe.

Censurer au lieu d'éduquer. Belle mentalité.

Devinez quelles oeuvres on retrouvera dans ma bibliothèque de classe l'année prochaine? Sûrement pas des Picsou et des Sylvie hotesse de l'air. Quoique...
Mais surtout, vite, vite, vite! il va falloir que je recommande à certains de mes élèves de lire rapidement le roman C'est pas moi, je le jure! de Bruno Hébert dont je leur ai prêté un exemplaire avant que la censure ne s'abatte aussi sur cette oeuvre. En passant, celle-ci remporte actuellement un franc succès auprès de mes lecteurs assidus et me vaut quelques belles discussions avec eux.

27 mars 2008

La Lune appelle la Terre

Prenez note: ce texte est un exutoire. Ma vision des parents dans celui-ci est exagérée mais en partie conforme à ma réalité. Pour le reste, je suis fidèle à moi-même.

Le Conseil supérieur de l'éducation a diffusé une nouvelle épître aujourd'hui (ici). Il suffit de le lire et de lire le communiqué de presse annonçant l'avis du CSE pour comprendre que ce dernier semble ne pas avoir digéré les récentes interventions ministérielles en ce qui a trait au bulletin et au Renouveau pédagogique.

Selon lui, les parents doivent être mieux informés du travail de leur enfant en classe. Pour ce faire, il faut diversifier les moyens de mieux les informer, le bulletin actuel étant de facture traditionnelle et transmettant aux parents «une information forcement limitée».

Comment y parvenir? C'est là que les membres du Conseil semblent vivre sur la Lune: «le Conseil recommande au personnel enseignant d’informer régulièrement les parents du travail réalisé en classe et du cheminement de l’élève, et ce, tout au long de l’année scolaire (devoirs, travaux, cahiers d’activités, projets, note à l’agenda, contact téléphonique, etc.). »

Tout d'abord, pardonnez-moi le côté iconoclaste de la question, mais pourquoi informerais-je mieux, un jour, les parents de mes élèves de cinquième secondaire quand à peine 15% viennent aux rencontres prévues à cette fin? Pourquoi informerais-je mieux, un jour, les parents de mes élèves quand ils ne manifestent même pas l'envie de les suivre académiquement, quand ils motivent n'importe quelle absence à la con? Que ceux qui en veulent plus me le disent ou m'appellent, mais qu'on me foute la paix avec l'idée de me demander de me farcir le travail d'informer des parents qui se foutent mur à mur de leur progéniture!

Le tout-cuit-dans-le-bec de parents déresponsabilisés, ça suffit! Si un parent veut en savoir davantage, qu'il m'appelle! Je lui dirais tout ce qu'il veut savoir de ma voix de chambre à coucher (dixit une collègue). Mais qu'on arrête de poser sur mes épaules toutes les solutions aux pseudo problèmes de l'éducation! Et tant qu'à y être, qu'attend le CSE pour se questionner à fond sur les parents et leurs responsabilités!

Ensuite, le CSE semble ne pas tenir compte de deux réalités. La première est que ce travail d'information existe déjà au primaire et est remarquablement bien fait, mais parfois à quel prix! La deuxième est qu'au secondaire, le plus chanceux des profs a 96 élèves sous sa responsabilités et le plus éprouvé jusqu'à 360 (un cours avec deux périodes de 75 minutes par cycle de neuf jours) !

Vous imaginez-vous la tâche colossale que les voeux pieux du CSE lui imposeraient? Il faut vraiment vivre sur une autre planète pour imaginer qu'une telle idée soit applicable! Déjà, le soir des rencontres de parents, chez nous, certains profs du premier cycle du secondaire ont quitté l'école vers les 23h30 tellement cette tâche était longue et fastidieuse.


Ensuite, le CSE exclut toute mesure exhaustive et formelle des connaissances parce qu'une telle évaluation irait à l'encontre de l'esprit du programme de formation actuel et pourrait même créer de la confusion chez les parents, par exemple. À tort, à mon avis, on le verra, le CSE fait sienne la maxime erronée du RAEQ qui veut que l'évaluation des compétences comprend aussi celle des connaissances.

On notera enfin qu'à la lecture intégrale de l'avis du CSE, ce dernier ne peut s'empêcher d'en rajouter une couche sur le Renouveau pédagogique: «le Conseil est d'avis qu'une stratégie de communication plus large devrait être élaborée à la fois par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, les commissions scolaires et les écoles, de manière à fournir davantage d'information aux parents sur le Programme de formation de l'école québécoise et sur les pratiques d'enseignement et d'évaluation mises au point en vertu de ce programme.»

Bref, faisons de la pub pour mieux vendre la réforme! Mais faut-il s'en surprendre?

Tout au long de cet avis, les membres du CSE ne remettent jamais en cause les fondements de la réforme. Au contraire, ils reprennent un certain nombre d'inexactitudes propres à tous les défenseurs de celle-ci dont le discours n'a pas changé malgré l'éclat de leur fausse évidence.

Par exemple:


«Un bref rappel des grandes étapes ayant mené à l’élaboration du Programme de formation de l’école québécoise apparaît nécessaire de prime abord, et ce, principalement pour rappeler que ce programme est le fruit d’un large débat de société.»

Faux. Les principes d'enseignement socioconstructiviste et d'approche par compétence n'ont jamais fait l'objet d'un véritable débat public avant d'être mis en oeuvre dans nos écoles. Cessons de prendre des vessies pour des lanternes.

Le Renouveau serait un «nouveau programme exigeant».

Faux. Il suffit de constater en français qu'entre les attentes théoriques élevées des programmes et la réalité parfois ridicule des évaluations, il y a un monde. Je parlerai un jour des commentaires que m'ont fait quelques profs d'histoire en ce qui a trait au programme de la quatrième secondaire...

«Dans la littérature sur le développement des compétences, on affirme clairement que l’exercice et le développement d’une compétence ne peuvent se faire sans le recours à des connaissances, qu’il s’agisse de nouveaux savoirs à acquérir ou de connaissances que l’élève possède déjà.»

En théorie vrai mais, dans la pratique, cette affirmation est totalement dénaturée par des évaluations complaisantes. Pensons au volet écriture en français.

«En effet, l’enseignement est une profession dont l’exercice nécessite, pour être efficace, une autonomie professionnelle importante (CSE, 2004).»

Une seule pensée me vient à l'esprit quand je lis cette phrase: La ferme des animaux de George Orwell. Sois autonome, mais seulement à ma manière.

En terminant, vous me permettrez de relever un fait que je trouve personnellement extraordinaire. Le Conseil a élaboré son avis en consultant, entre autres, 35 enseignants du primaire et du premier cycle du secondaire tout en veillant à conserver leur anonymat! Peut-être s'agit-il d'une pratique normale, mais je trouve incroyable qu'il soit impossible d'identifier, de reconnaître ou d'interroger des gens qui ont participé à cette prise de position.
En ajout, ce texte de Nathalie Collard.

26 mars 2008

Le double statut de parent et enseignant

Parfois, la vie se charge de nous frapper en plein coeur et, quand on a déjà le coeur chargé et lourd, le coup fait d'autant plus mal.
J'ai écouté tous les discours pour me remonter le moral, tous les encouragements les plus positifs, rien n'y fait. Si je m'épanche ce soir dans cet espace virtuel, c'est bien pour montrer que chaque enseignant est aussi un humain, parfois un parent.
Car il est parfois cruel d'être enseignant et parent. C'est mon cas, depuis un mois. Rien ne fonctionne avec Fille masquée. Je suis devenu un père in-signifiant. On peut mettre cette situation sur une possible crise d'adolescence. Je n'y crois pas.
J'y vois davantage un statut paternel malmené au gré des années d'une relation tumultueuse avec une mère qui a voulu être la meilleure amie de sa fille et qui a reproché au père de celle-ci d'exister. Quand une fille qui appele sa mère parce qu'on lui demande de changer le rouleau de papier de toilette quand elle le finit, tu pars de loin...
Au fond, lorsque tu vis sous un système de double négation, il te reste peu d'espace pour exister: «Allez, joue ton rôle de père. Occupe ta place; celle que je te laisse.» In-signifiant parce que nier de multiples façons.
Et chaque jour, je rentre en classe pour m'occuper de gamins qui voient en moi un adulte ouvert et juste avec qui ils peuvent discuter et apprendre. Chaque jour, je fais briller les yeux d'une centaine d'enfants de mille éclats de rire. Et chaque jour, il reste ce vide dans le regard de ma fille et dans le coeur de son père. Noyer ma peine dans le travail, comme je l'ai déjà fait autrefois, reviendrait à me miner davantage.
L'insignifiance du père en moi est d'autant plus grande que mon boulot auprès des jeunes est enrichissant. La comparaison est à la fois inévitable et malsaine: chaque sourire me rappelle une grimace, chaque compliment me rappelle un reproche. Je suis un prof cool et un père minable.
Je lutte fort pour cesser de comparer deux réalités qui ne devraient pas avoir de lien entre elles, mais la lutte m'épuise.
Les enfants ont des mots blessants. Nos enfants, surtout.

*************

Dans la même veine, la situation peut parfois se vivre à l'inverse.
Il m'est souvent arrivé d'avoir des enfants de profs dans mes classes. Parfois, je devais les rejoindre à la maison parce leurs jeunes éprouvaient des difficultés de comportement. Hier encore, je parlais à une mère directrice d'école dont le fils est sur le point d'être expulsé. Et je repensais à ce double statut: celui de parent et d'enseignant. Tu passes ta journée à régler les problèmes des enfants des autres, à souligner leurs réussites et tu rentres tard le soir chez toi pour répondre au téléphone d'un enseignant qui veut te parler de ton délinquant de fils.
Je me dis que le métier te revient en plein visage. Le double statut est parfois pesant.

25 mars 2008

Un homme et son péché (ajout)

Vous avez compris, en regardant cette photo, que j'aborderai la saga des Roy qui alimente les médias depuis quelques jours.

Quand on accepte d'être l'entraîneur de son propre fils, on s'expose toujours à des conséquences qui peuvent être désagréables, surtout si on a déjà été une vedette de la Ligue nationale de hockey. Il en est de même quand on enseigne à son propre enfant. On sait, sans jeu de mots, que la glace est mince et qu'on doit faire preuve de la plus grande rigueur possible.

J'ai toujours eu la plus grande admiration pour le gardien de buts extraordinaire qu'a été Patrick Roy. Il a procuré au jeune partisan des Canadiens que j'étais des moments de réjouissance incroyables. L'homme, lui, au fil du temps, a commis trop de frasques violentes (comme le rappelle Réjean Tremblay dans ce texte) pour que je puisse lui coller l'étiquette de «gagnant». On mentionne rarement qu'il s'est même battu contre un de ses propres coéquipiers et a exigé son renvoi de l'équipe. Quand on lit entre les lignes, on comprend que cet homme a un problème important dans la gestion de ses sentiments, notamment lorsqu'il s'agit de la colère.

En encourageant son propre fils à se battre contre un adversaire qui ne montrait aucun signe de velléité, Patrick Roy a franchi une nouvelle (et, espère-t-on dernière) limite: celle de faire la preuve qu'il ne respectait pas véritablement ses rôles d'entraîneur, d'éducateur et de père.

Ne nous comptons pas d'histoire: la ligue de hockey junior majeur au Québec n'est pas un réseau de développement. On est loin des circuits collégiaux ou américains ou les études et la formation de l'individu ont une importance certaine. La LJMHQ est une ligue semi-professionnelle ou la recherche de profits est aussi un des aspects importants du fonctionnement de celle-ci. Gagner à tout prix devient alors une valeur importante. On l'a vu dans de nombreux reportages et documentaires. Dans un tel contexte, il n'est pas surprenant que si peu de francophones réussissent à percer dans la Ligue nationale de hockey avec une telle école de formation.

En confiant leur enfant - parfois mineur - à des entraîneurs en qui ils devraient normalement avoir confiance, les parents espèrent que ceux-ci deviendront des gagnants, mais aussi des hommes capables de bien évoluer dans la société, de respecter les règles, de bien se comporter, et non des brutes.

En incitant son propre fils à se battre, Patrick Roy a fait la démonstration qu'il n'a aucun respect pour les jeunes et leur développement. Pire, il a mis la santé et l'intégrité physique de son propre fils pour assouvir son désir de gagner. Comment se serait-il senti sur l'agression physique qu'il avait commandée à son jeune s'était mal terminée? Si l'un des joueurs s'était gravement blessé? Comme un gagnant?

Le rôle d'un parent est de protéger son enfant et non de l'exposer à des situations dangereuses, de lui enseigner des valeurs de respect de soi et des autres. Manifestement, Patrick Roy a manqué à la tâche.

Au-delà de l'événement sportif, c'est aussi une prise de conscience du véritable rôle de parent que nous devrions saisir.

Quant à moi. Patrick Roy n'a plus sa place dans le monde du hockey mineur. Comme entraîneur, il a fait la preuve qu'il véhicule des valeurs qui vont à l'encontre même de son rôle d'éducateur. Il nuit au sport qu'il aime au lieu de l'aider. Comme individu, il mériterait d'être poursuivi pour les gestes qu'il a commis et qu'il a incité à commettre. Comme parent, même si jamais il conserve l'admiration de son fils, il devrait être sévèrement blâmé pour l'éducation qu'il inculque à ce dernier.

La LJMHQ a fait connaître ses sanctions. Déjà, on murmure que Patrick Roy ne devrait plus avoir sa place dans le hockey à titre d'entraîneur. On peut pardonner à un homme en autant qu'on sente qu'il fera tout en sorte pour ne pas reproduire les mêmes comportements. Or, à en juger à l'histoire de ce dernier, on peut avoir des doutes plus que raisonnables sur ses capacités à comprendre qu'il est allé trop loin. Certains «gagnants» ont un égo surdimensionné qui les empêche de réaliser véritablement le mal qu'ils font autour d'eux.

La police de Chicoutimi entreprendra, je l'espère, une enquête sur ce qui s'est produit durant ce match et il faut souhaiter que des accusations criminelles seront portées. Une patinoire n'est pas une arène de gladiateurs.

Patrick Roy a présenté ses excuses. Comme d'habitude.

Reste maintenant à juger le parent. Et à le soutenir s'il montre une volonté de s'amender.

Enfin, surtout, reste à ne pas oublier et à agir pour interdire cette tolérance qui existe quant au bagarre dans le hockey junior majeur du Québec.

«On parle de jeunes, dont plusieurs d'âge mineur, de 16-17 ans, à qui on interdit de se battre dans la rue et dans les écoles, mais à qui on permet de le faire sur la glace. Il y a là une incohérence qu'il faut corriger le plus rapidement possible», croit à juste titre Pascal Bérubé, député du Parti québécois de la circonscription de Matane, qui pense que «le Québec doit donner l'exemple».

Après tout, il s'agit de l'éducation de nos jeunes dont on parle, tant ceux qui sont sur la glace que ceux qui les regardent. La violence, ou qu'elle soit, ne doit pas être considérée comme banale.
Eh misère qu'il y a de quoi désespérer si on se fie aux propos du whip du gouvernement, Norman MacMillan: «Écoutez, il n'y avait pas d'intention criminelle là-dedans. C'était une bataille de hockey. Il n'y a pas eu de blessures.» Ben oui, chose. C'est rassurant de savoir que pour cet élu, sur la glace, le Code criminel ne s'applique pas. Et puis, on peut se tapocher tant qu'on veut. Tant qu'on ne se casse pas la gueule. Misère intellectuelle.
À lire ce matin, cet excellent billet d'Yves Boisvert portant justement sur les valeurs éducatives du sport..

22 mars 2008

Pour en finir avec la neige sur les toits!

Un petit billet pour vous dire que la saga de la neige sur le toit de nos écoles tire à sa fin. Celle-ci nous aura valu quelques réactions et textes savoureux dans les médias.

Après avoir mentionné être rassurée par la fermeture des écoles de la CSDM, la ministre Courchesne a finalement critiqué celle-ci pour la gestion de ce dossier. Même Mario Dumont en a profité pour indiquer que cette situation montrait à quel point les commissions scolaires étaient inefficaces et devraient être abolies. Il est si jeune pour radoter autant...

Un coup d'oeil sur les premières réactions de la fille de Marie-Claude Lortie vous montrera que les enfants au primaire n'ont pas apprécié cette évacuation forcée.

François Normandin, dans une lettre au Devoir, s'interrogeait sur le manque de la capacité de nos gestionnaires scolaires à prévoir les conséquences des fortes accumulations de neige sur le toit de nos écoles: «Aucune chance qu'un tel éclair de génie se soit produit lundi, au lendemain de la tempête, alors que toutes les écoles de la CSDM étaient fermées! Et pas davantage mardi, alors que les élèves réintégraient les classes après une longue semaine de relâche! Évidemment, ne parlons pas de mercredi ou de jeudi... Où étaient nos preneurs de décisions cette semaine? Que faisaient-ils?»

Jean-Robert Sansfaçon, du Devoir, revient sur cette crise. Il remarque tout d'abord qu'à Montréal, les conditions d'enneigement variaient d'un endroit à l'autre et qu'il était inacceptable de fermer «d'urgence 162 écoles, un vendredi matin, au lieu de limiter l'opération aux seuls établissements à risque.» Pour ce chroniqueur, s'il est rassurant de constater que la CSDM a un plan d'urgence somme toute efficace, il se demande à juste titre s'il existe un plan d'entretien des immeubles en hiver. Il conclut en affirmant: «On n'est jamais trop prudent, dit l'adage. Mais on peut manquer de jugement, comme la direction de la CSDM vient de le confirmer

Alain Dubuc, de La Presse, n'y va pas de main morte dans son analyse des événements : «La Commission scolaire de Montréal, en fermant en panique ses 192 établissements, a fait vivre aux écoliers montréalais et à leurs parents une aventure rocambolesque dont on pourrait rire si elle ne trahissait pas l'incompétence d'une administration à laquelle nous confions des dizaines de milliers d'enfants.» Tout comme Mario Dumont, il remet en question l'existence même des commissions scolaires à la lumière cette crise qui aura permis de pouvoir observer «tous les symptômes d'une administration dysfonctionnelle.»

Il ne reste simplement qu'à espérer que nous aurons tous appris de cette histoire. Mais permettez-moi d'en douter. Il suffit de lire ce texte pour s'en convaincre. Quelques jours après la tragédie qui a coûté la vie à trois personnes à Morin Heights, le service de pompiers de cette ville remettait encore des constats d'infraction à des citoyens dont le toit de leur maison était trop enneigé.

À Saint-Calixte, dans Lanaudière, le maire de la ville a reçu une lettre de reproche de la commission scolaire Des Samarres parce qu'il a ordonné la fermeture d'une école dont le toit était trop enneigé au goût des pompiers volontaires. C'est un parent qui a appelé le maire en lui signalant une situation problématique à l'école de son enfant.

D'un côté, la direction de l'école concernée a écrit aux parents pour leur expliquer que celle-ci était évacuée «par mesure de prévention», tout en indiquant que la sécurité des enfants était «une priorité». De l'autre, elle reproche au maire son «ingérence qui a généré un climat de panique». Comprenne qui pourra!

Vivement le printemps et les infiltrations d'eau!

20 mars 2008

Quelques lectures masquées (ajout)

Bon, il y a longtemps que je n'avais pas fait un petit compte rendu de mes expériences de lecture. Avouez que c'est réconfortant de savoir qu'il existe des profs de français qui lisent...

Ma marotte de la Deuxième Guerre mondiale

Prof masqué lit beaucoup sur la dernière grande guerre. L'horreur de ce conflit, l'importance des médias et de la propagande...

La bombe de Hitler (Rainer Karlsch) : ce livre a eu un certain écho en Europe. Contrairement à la pensée commune, l'auteur tend à démontrer que l'Allemagne de Hitler aurait eu en sa possession dans les dernières semaines du conflit quelques bombes nucléaires tactiques. Long ouvrage fastidieux et très technique. Néanmoins, il suffit de penser à ce qui serait survenu si les Nazis avaient pu...

Eva Braun - dans l'intimité d'Hitler (Daniel Costelle) : La compagne d'Hitler aimait tourner de courts films. Ce livre nous présente des images inédites de l'intimité de celui qui aura marué funestement le 20e siècle. Un ouvrage troublant.

J'étais garde du corps d'Hitler (Rochus Misch) : L'auteur nous raconte les cinq années ou il a été au service d'Adolf Hitler. Si on peut reprocher à Misch de réécrire l'histoire de façon à se disculper, il nous livre un portrait saisissant des derniers jours du leader nazi.

La guerre des faux-monnayeurs (Lawrence Malkin) : lors de la Deuxième Guerre mondiale, les Allemands ont mis en branle une opération de déstabilisation économique contre l'Angleterre. En utilisant l'expertise d'imprimeurs juifs détenus dans des camps de concentration, ils ont inondé l'Europe de fausses livres sterling. Voilà ce que raconte cet ouvrage qui apporte un éclairage nouveau sur cet épiosde historique peu connu. Ce procédé remonte à l'Antiquité, mais il a mis à mal la réputation la Banque d'Angleterre.

Ni oubli ni pardon (Danny Baz) : cet ouvrage raconte les activités d'une organisation américaine qui aurait enlevé et exécuté le criminel de guerre Airbert Heim. On peut douter de l'authenticité de ce récit que se déroulerait entre autres au Québec tant il contient des erreurs de faits.

Quelques romans policiers et d'espionnage

Une expérience de lectures sans romans policiers serait comme une journée sans fromage. Bref...

Collection macabre (Jack Kerley) : dans la veine des Moïse Thériault qui comptent sur leur réputations de meurtrier pour vendre leurs oeuvres d'art sur des sites Internet... Ce roman explore un monde assez troublant: les collectionneurs d'objets reliés à des criminels célèbres. Le récit est assez standard pour le genre, mais c'est surtout la découverte de cet univers dont on aurait jamais voulu soupçonner l'existence qui confère au livre un aspect intriguant, (8,0 sur 10)

La Disparue (Michael Robotham) : un détective trouvé à demi mort et amnésique part à la recherche d'une jeune fille enlevée trois ans plus tôt. Rythme de l'histoire un peu lent et la finale est plutôt discutable. Roman moyen. (6,5 sur 10)

Opération Golgotha (Charles McCarry): premier d'un romancier qu'on a comparé à John Le Carré et Ken Follet. Si l'intrigue de ce roman d'espionnage est assez conventionnelle, sa facture l'est moins puisque l'action avance au fur et à mesure qu'on prend connaissance des rapports, courriers d'agents, etc. On aurait dit Les liaisons dangereuses. (7,5 sur 10)

Les larmes de l'automne (Charles McCarry) : Et si les Vietnamiens étaient derrière l'assassinat du président Kennedy? Roman d'espionnage à saveur historique. La thèse est audacieuse et le récit est mené rondement. Un classique du genre. (8,0 sur 10)

Tordu (Jonathan Kellerman) : Une inspectrice du LAPD doit résoudre une affaire de quadruple meurtre. Roman policier assez conventionnel. (6,5 sur 10)

Argent facile (Donald Westlake) : un Américain, père de famille et employé banal, devient un peu malgré lui un agent secret à la solde d'un pays inconnu. Rapidement dépassé par les événements, il est mêlé à une tentative d'assassinat. Récit abracadabrant qui hésite entre l'ironie et un ton plus sérieux de façon maladroite quant à moi. (6,5 sur 10)

Cicatrices (Ian Rankin) : quatorzième aventure de l'inspecteur Rebus qui enquête sur une tuerie survenue dans une école d'Edimbourg. Le personnage de Rebus n'est pas sans rappeler ceux de Mankell et de Connely. Récit bien mené. Un bon policier. (8,0 sur 10)

Le Secret de la Double Croix (Joel N. Ross) : roman d'espionnage que se déroule en Angleterre en 1941. Tom Wall, un officier américain blessé et perturbé, est chargé de remplacer son frère jumeau dans une opération dont dépendra l'entrée en guerre des États-Unis. Oubliez les commentaires élogieux du quatrième de couverture. Le récit est long, alambiqué, ennuyant. Seule la description de Londres sous les bombes allemandes vaut la peine. (5,0 sur 10)

Chambre numéro 10 (Ake Edwardson) : un détective de Goteborg est appelé sur les lieux d'un meurtre survenu dans un hotel. Or, dix ans auparavant, une jeune femme est disparue alors qu'elle occupait la même chambre. les deux affaires seraient liées? L'inspecteur Winter le croit. Policier efficace mais sans grande inventivité. (7,5 sur 10)

Les bizarreries

Troubles dans les andains (Boris Vian) : cet auteur a écrit des merveilles. Mais aussi des livres plus discutables et hermétiques. Je n'ai pas accroché. Peut-on parler d'un livre mineur dans une oeuvre majeure?

Le secret d'argile (Julia Navarro) : quelques mois avant la guerre en Irak, une archéologue est à la recherche de tablettes d'argile sur lesquelles serait gravé des paroles d'Abraham. Une grosse brique de 650 pages dont on aurait pu couper facilement 400 pages. D'ailleurs, il est incroyable que la chute de ce roman se fasse en quatre ou cinq pages comme s'il fallait conclure à tout prix. Intéressant pour le climat précédent l'invasio américaine et le commerce illicite des antiquités, mais pour le reste... (5 sur 10)

À des élèves comme à des demeurés

Bon, le titre est un peu provocateur, mais il convient très bien au sujet qui me titille aujourd'hui.

L'autre jour, dans mon école, nous avons dû procéder à la distribution d'un feuillet d'informations, gracieuseté du gestionnaire de la cafétéria de mon école. J'imagine qu'il s'agit d'une façon d'éduquer les jeunes quant à leurs habitudes alimentaires tout en continuant à servir la poutine une fois de temps en temps et en ne retirant pas du menu les légumes génétiquement modifiés provenant de Californie, le poulet au stéroïdes et les aliments irradiés. Bref, le document de quatre pages, d'un goût douteux, s'intitule fort in-judicieusement: «T'es à mon goût».

Tout d'abord, d'entrée de jeu, ledit document contient quelques fautes d'orthographe, dont «jus de fruit» et «poids-santé». En fait, je devrais parler d'incohérences puisqu'on peut aussi y lire les expressions correctes «jus de fruits» et «assiette santé». Il y a également quelques erreurs de ponctuation et quelques erreurs de syntaxe relevant de la langue orale, par exemple «Le truc à Mariloup».

Mais là ou l'on semble prendre les élèves pour des demeurés, c'est dans le vocabulaire qu'on utilise pour s'adresser à eux. En voici quelques exemples:
  • cool (1 fois)
  • shake (2 fois)
  • chum (1 fois)
  • super (3 fois)
  • full (4 fois)
  • best (1 fois)
  • slush (1 fois)
Yo les jeunes! On va être super full cool pour vous tchater malbouffe, genre! Le plus rigolo, en passant c'est que le mot «slush» est en italique, mais rien en ce qui concerne les autres termes empruntés à l'anglais.

Je me demande pourquoi certains adultes font toujours l'équation «jeunes - niveau de langue familier». Je les imagine faisant des guiliguili à des grands bébés de 16 ans. De plus, pourquoi se sent-on obligé de moins respecter le français pour s'adresser à des adolescents, par exemple? Sont-ils débiles? Va-t-on s'imaginer qu'ils vont nous écouter davantage parce qu'on les singe? N'est-ce pas là leur manquer de respect?


hose certaine, le document de la cafétéria a connu un véritable succès... auprès du bac à recyclage. Full cool, mes jeunes, je vous dis!

17 mars 2008

Réussir à ne pas gérer de la neige sur les toits!

Je ne veux pas passer des mois sur le sujet (vivement le printemps!), mais que la commission scolaire de Montréal vient de nuire à son image avec sa gestion de la neige sur les toits de ses écoles!
Après une évacuation d'urgence qui aurait pu être mieux effectuée, voilà maintenant qu'on apprend que ce ne sont pas toutes les écoles qui seront réouvertes demain. On manque d'entrepreneurs, d'ingénieurs et de pelles! Quant à moi, on manque surtout de jugeotte et de sens de la gestion.

De grâce, ne me parlez pas de situation exceptionnelle ou de crise! La neige sur les toits, elle n'est pas tombée d'hier. Elle s'accumule depuis des semaines. Voulait-on éviter de mettre en branle une opération déneigement dispendieuse? A-t-on oublié de penser aux toits? Comptait-on sur le beau temps et la pensée magique pour tout évaporer? C'est comme si, tout à coup, quelqu'un venait de se réveiller et de réaliser que quelque chose ne fonctionnait pas.

Rappelez-vous que c'est aux mêmes autorités que vous confiez vos enfants et leurs apprentissages. Si elles ne sont même pas capables de gérer correctement une situation aussi évidente, leur confieriez-vous plus de pouvoirs comme le demandait le président de la Fédération des commissions scolaires, André Caron? Moi non.

14 mars 2008

Psychose ou mauvaise gestion? (ajout)

Et voilà qu'on évacue d'urgence les écoles de la commission scolaire de Montréal (ici et ici)! Voici d'ailleurs ce que l'on peut lire sur le site de cette CS:
Évacuation d’urgence, le vendredi 14 mars 2008 - Compte tenu de l’accumulation de neige, à titre de mesure préventive, la CSDM procède actuellement à l’évacuation de tous ses établissements scolaires. Les endroits où les élèves ont été déplacés seront indiqués sur chacune des portes des établissements. Une chaîne téléphonique a été déclenchée pour joindre tous les parents. Tous les établissements scolaires seront donc fermés jusqu’au lundi 17 mars inclusivement.

Comme il est tombé un ou deux flocons de neige depuis dimanche, on peut légitimement se poser la question: est-on en pleine psychose ou a-t-on tardé à réagir aux risques reliés au poids de la neige sur les toits de nos écoles, mettant ainsi la sécurité des élèves et du personnel en péril?

Personnellement, s'il vaut mieux mieux tard que jamais, toute cette improvisation décisionnelle peut nourrir certains doutes. Pourquoi avoir attendu près de cinq jours après la dernière tempête s'il existait des risques? Ce n'est pas comme si la neige était un vice caché ou une situation fortuite.

À la CSDM, la décision de fermer en plein milieu de la journée causera inévitablement une véritable pagaille et sera vraiment problématique pour les enfants de niveau primaire. On aurait pu simplifier la vie des parents, des enfants et du personnel en annulant les cours dès hier soir. Mais pourquoi faire simple et rapidement quand on peut tarder et faire compliqué?
Trois textes supplémentaires en fin de soirée (ici , ici et ici). Mais surtout un autre texte, rigolo et bête à pleureur, ou l'on apprend que deux écoles situées sous le même toit, l'une francophone et l'autre anglophone, ont adopté une attitude différente quant à la neige qui recouvrait justement leur toit commun. La polyvalente Lavigne a ainsi fermé ses portes tandis que la Laurentian High School demeurait ouverte. Deux solitudes...

13 mars 2008

Neige sur les toits et sécurité des écoles (ajout)

Ça y est: une première commission scolaire ferme ses écoles afin de déneiger les toits de ses établissements scolaires.
Il faut dire que deux événements sont venus motiver cette décision prise par la commission scolaire des Affluents située dans la région de Lanaudière: le terrible incident survenu à Morin Height hier et la fermeture ce matin même d'une première école primaire de cette CS pour des raisons de sécurité.

Deux ou trois jours plus tôt, déjà, à quelques coins de rues de plusieurs écoles de cette CS, un centre d'achats fermait d'urgence ses portes pour des raisons similaires.

Quoi qu'il en soit, commençons à nous inquiéter en regardant le plafond de nos classes. Comme les Gaulois, nous pourrions avoir peur que le ciel ne nous tombe sur la tête.
En complément, ce texte ou le ministre du Travail indique que tout employé sentant sa sécurité menacée peut refuser de rentrer au travail. Et ces deux autres textes sur la folie du déneignement des toits (ici et ici).
À noter: on s'en va vers un calendrier de 178 jours d'école pour cette commission scolaire.

Les maths au secondaire (la suite)

La situation s'éclaircit enfin, si l'on peut dire, dans le cas des cours de mathématique (ici et ici) du secondaire exigés pour certains profils d'études au collégial.

Ainsi, le MELS a confirmé, dans une lettre envoyée aux commissions scolaires, que «les élèves issus de l'une ou de l'autre des séquences Technico-sciences et Sciences naturelles auront un accès égal à tous les programmes d'études collégiales, préuniversitaires ou techniques, exigeant des conditions particulières d'admission en mathématique.»

Le Ministère indique que les deux séquences «présentent des degrés équivalents de difficulté, mais à partir d'approches différentes. Les séquences ont en effet été conçues pour amener les élèves à un niveau élevé de compétence en mathématique.»

Là ou j'ai de la difficulté à suivre, c'est lorsque le MELS mentionne que «des précisions et des ajustements seront apportés au programme Technico-sciences de 5e secondaire, entre autres pour confirmer un apprentissage adéquat en ce qui regarde les concepts algébriques et les raisonnements qui y sont associés.»

Je ne suis qu'un modeste enseignant de français mais, quand je lis cette lettre, je me demande: «Coudonc, ils sont équivalents ou pas, les deux séquences si on est obligé d'en modifier une? Et les manuels, et les programmes? Qui va les changer à la dernière minute?»

Un élément intéressant est que le MELS semble sensible au fait que certaines écoles avaient décidé de ne pas offrir certaines séquences mathématiques pour des raisons budgétaires: «Par ailleurs, afin de s'assurer que les élèves de l'ensemble du Québec puissent tous bénéficier d'un apprentissage qui répond à leurs besoins, les règles budgétaires 2008-2009 comprendront une mesure particulière afin d'assurer le financement qui permettra, à chaque école secondaire, d'offrir à ses élèves le choix entre les trois séquences de mathématique.»

Reste à voir de combien on parle et si cette mesure sera reconduite les années suivantes. Mais, dans l'ensemble, la situation est déjà plus claire. Heureusement, puisqu'on vient de finir les choix de cours des élèves de troisième secondaire, choix de cours qu'il faudra refaire en partie avec cette orientation ministérielle.

11 mars 2008

La gestion du privé meilleur qu'au public?

Il est plutôt rare qu'on entende parler de la gestion des écoles privées. Loi du silence, discrétion reliée à un bon esprit d'entreprise? Quoi qu'il en soit, le Journal de Montréal nous apprenait ce matin qu'on se payait la traite au Collège de Montréal. Regardons quelques extraits de cet article savoureux.
  • «Des dirigeants du Collège de Montréal ont dépensé des milliers de dollars pour des voyages autour du monde, des meubles de bureau luxueux, un séjour dans un chic hôtel pour fêter Noël et même... un entraîneur privé.»
  • «France, Colorado, Chine: le directeur général de l'institution, Jacques Giguère, s'est rendu dans des congrès aux quatre coins de la planète.»
  • «L'année précédente, l'activité de Noël des cadres avait coûté 2645,75 $ à l'institution. Un barbecue avait aussi eu lieu en 2006, qui a représenté une facture de 1021,42 $.»
  • «Interrogé par le Journal, le directeur Giguère s'est défendu, affirmant être la victime d'une campagne de salissage. «Dans toutes les organisations, il y a toujours des personnes qui ne sont pas contentes. Personne ne fait l'unanimité», a-t-il dit.»
  • «Guy Lefebvre, président du C.A., estime que les dépenses de la direction générale sont raisonnables. «Je trouve que c'est très modeste. On vit de façon restreinte au collège», dit-il.»

Modeste? Restreint? En fait, il n'y a rien de trop beau pour la classe ouvrière... euh dirigeante, comme on peut le constater. Bien sûr, il s'agit d'un établissement privé et c'est ultimement aux parents-clients de s'assurer que cette situation se résorbe, s'ils estiment qu'elle est inadmissible. Mais permettez-moi d'avoir un gros doute.

Tout d'abord, concernant ces dépenses, la présidente du comité de parents de l'école et membre du C.A., Louise Fournier croit que les enquêtes qui ont été menées ont démontré qu'il n'y avait eu aucune «malversation financière».

Ensuite, dans un autre dossier, Mme Fournier a une attitude bien complaisante à l'égard de l'administration du Collège. En effet, une vingtaine de parents d'élève allophone se sont vus surfacturés en devant verser une surprime d'intégration de $1 500. La présidente du comité de parents «ne voit pas de problème à ce que les parents qui ont payé en trop au fil des années n'aient pas droit à un remboursement. Selon elle, les parents ont reçu un service supplémentaire et il est normal qu'ils aient eu à payer davantage. «Si on veut continuer à avoir des classes d'accueil, il va falloir augmenter tout le monde.»

Eh misère... J'ai toujours cru que les institutions privées avaient une gestion parcimonieuse et efficace. Là, un doute m'assaille. Je trouve que nos commissaires scolaires ne sont pas si mal finalement.

10 mars 2008

Le prof masqué et l'enseignement de la sexualité (ajout)

Ce n'est pas une nouvelle nouvelle, mais La Presse en parle ce matin: avec la réforme, le volet sexualité tombe à l'eau dans le cursus du secondaire.

Selon Alex McKay, coordinateur de la recherche au Conseil du Canada d'information et d'éducation sexuelles, alors que les autres provinces ont décidé d'accorder plus d'importance à cette question, le Québec serait ainsi «la seule province canadienne ne comptant aucun mandat précis d'enseignement des relations sexuelles de quelque forme que ce soit.» Ce sera maintenant aux enseignants de toutes les disciplines d'aborder le volet sexualité avec les jeunes.

Comme le souligne le texte du quotidien de la rue Saint-Jacques, ce ne sont pas tous les enseignants qui sont à l'aise de traiter de ce sujet. On n'est pas tous comme Gooba! De plus, il n'est pas certains que les élèves se confieront à un enseignant.

Question de combler ce vide, déjà, l'organisme À deux mains propose des ateliers et de la consultation sur une base anonyme dans la région Montréal.

Plusieurs réflexions me viennent à l'esprit en prenant connaissance de cette nouvelle.

Ma première pensée veut qu'on débarrasse enfin l'école de tous ces contenus notionnels qui relèvent davantage des parents afin qu'on puisse se concentrer sur les matières de base, disons.

Puis, je me rappelle que les jeunes Québécois ont un très mauvais bulletin en matière de comportements sexuels et de connaissances reliées à ce domaine. Retirer cet outil de prévention de nos écoles serait donc une mauvaise idée en soi, sauf que cette situation existe déjà malgré la présence de cours reliés à la sexualité dans nos écoles. Et là, je me dis que ces cours ne devaient pas être si efficaces et je ne sais plus quoi penser!

Vous me permettez de mentionner enfin que je ne crois pas à cette forme de pensée magique qui veut remettre à l'ensemble des intervenants d'une école un dossier comme celui-là. Ce qui est l'affaire de tous devient toujours l'affaire de personne. Et imaginez le manque de coordination que cette façon de procéder risque d'engendrer entre les différents enseignants. Il va venir un jour ou un élève s'écrira: «Ah non! On va pas encore parler de l'orgasme! On l'a vu en anglais. On peut-tu parler d'autre chose?»

Comme le MELS est en train de valider le programme de cinquième secondaire en français, il faudrait s'assurer qu'il renferme un volet sexualité. Outre quelques lectures suggestives et coquines, on pourrait penser à des dictées thématiques ou à des exercices stimulants sur les participes passés. Allez: accordez donc les participes suivants!
  1. Les nombreux partenaires qu'elle a (avoir) cette semaine ont (recevoir) une mauvaise nouvelle quand elle les a (appeler). - prévention des MST
  2. Paule est une transsexuelle qui a déjà (remporter) le prix d'Homme fort du festival de Saint-Tite avant qu'il soit (opérer) et qu'il ait (assumer) sa féminité. - acceptation de la différence sexuelle
  3. Nathalie a (consulter) un docteur parce que les chiens qu'elle (rencontrer) bibliquement lui ont (refiler) des puces. - pratiques sexuelles déviantes

Chose certaine, il y a longtemps, certains curés se plaignaient qu'on avait sorti la religion catholique des écoles pour y faire entrer la sexualité. Aujourd'hui, ils peuvent se consoler...

En complément, je vous invite à lire le papier de Martineau ce matin. Employons le bon mot: jouissif.

08 mars 2008

Le 8 mars est-il pertinent?

Hier et aujourd'hui, on nous a servi cette question à plusieurs reprises dans les médias. Une façon comme une autre de nous amener à douter du fait qu'il existerait encore des inégalités entre les hommes et les femmes dans notre belle société québécoise.

Cette petite nouvelle publiée dans La Presse devrait répondre à cette question, je pense.

«L'Université de Montréal versera 15 millions de dollars pour compenser 3000 de ses employés victimes de discrimination salariale basée sur le sexe. L'entente, approuvée hier à la quasi-unanimité, met un terme à de longs démêlés et donne un sens tout particulier à la Journée de la femme sur le campus. (...)

Pour le président de la Commission des droits de la personne, Gaétan Cousineau, ce dénouement «permet à des milliers d'employés de voir leur travail reconnu à sa juste valeur», mais prouve aussi que «l'objectif de l'équité salariale est loin d'être atteint au Québec, même si le droit à un salaire égal pour un travail équivalent sans discrimination est reconnu depuis plus de 30 ans». Un avis qui rejoint celui d'Annick Desjardins, procureure au dossier: «Quand on voit le temps et l'énergie déployés par le Syndicat pour enrayer cette discrimination, on comprend mieux pourquoi le Québec s'est doté d'une loi proactive sur l'équité salariale afin de corriger le problème systématique de discrimination.»

Il aura fallu attendre 12 ans pour que l'Université de Montréal règle ce différend. Moi qui pensais que l'université était un lieu de savoir et de connaissances.

Amour prof-élève

Dans La Presse, aujourd'hui, on peut lire qu'un ancien enseignant de 40 ans de Trois-Rivières a été condamné à trois mois de prison ferme pour avoir eu des relations sexuelles avec une de ses élèves de 13 ans. Ce n'est pas cette dernière qui a dénoncé son prof, mais bien sa mère qui a découvert le tout en consultant les courriels de sa fille.

D'ailleurs, dans une lettre adressée au tribunal, la jeune fille demandait que l'accusé ne reçoive que la peine minimale prévue par la loi, soit 45 jours de prison ferme, en affirmant: «Je me suis toujours sentie respectée par Steven Gorgerat et je ne le considère aucunement dangereux pour la société.»

La Couronne réclamait 12 mois de prison en se basant entre autres sur le fait que l'accusé était en situation d'autorité, qu'il était un enseignant et un ami de la famille, que la jeune fille n'avait que 13 ans au moment des rapports sexuels et que la confiance du public dans ses institutions scolaires devait être réaffirmée.

La défense suggérait plutôt d'appliquer la peine minimale en soulignant que son client n'avait aucun antécédent judiciaire, qu'il avait perdu son emploi et qu'il éprouvait beaucoup de remords.

Dans son verdict, le juge a choisi d'y aller avec 90 jours de prison en indiquant que l'homme avait manqué à son devoir d'éducateur.

Toute cette histoire soulève bien sûr les notions d'abus de confiance de la part d'un enseignant en position d'autorité et de consentement éclairée de la part d'une ado de 13 ans.

On pourrait penser que justice a été faite, mais vous me permettrez le commentaire suivant: il est illusoire d'enfermer pendant 90 jours un individu de 40 ans ayant eu des relations sexuelles avec une ado de 13 ans et d'espérer que celui-ci corrigera son comportement sans l'obliger à suivre une thérapie, par exemple.

Un châtiment, des remords sincères ne sont pas garants que cet individu ne récidivera pas dans un autre contexte. On nage dans la pensée magique si on croit pareille chose. Il est bien sûr facile de juger sans connaître davantage d'éléments de cette cause mais, sans taxer cet individu de pédophile, mais il demeure néanmoins que son comportement aurait mérité quant à moi une peine peut-être plus sévère et assurément un suivi plus serré.

06 mars 2008

Qualité du français: on le savait déjà!

Aujourd'hui, le journal La Presse nous apprend: «Examens de français: les jeunes Québécois de moins en moins bons.» Pour qui suit l'éducation un tant soit peu, ce n'est pas une nouvelle, juste une confirmation.

Au secondaire comme au cégep, les jeunes Québécois réussissent de moins en moins bien aux examens de français, constate l’Office québécois de la langue française (OQLF).

Les résultats aux épreuves de cinquième secondaire du ministère de l’Éducation, compilés par l’Office, montrent une dégradation des taux de réussite depuis 2000. En 2004, les jeunes finissants au secondaire franchis­saient l’é­preu­ve, la rédaction d’un texte d’opinion de 500 mots, dans une proportion de 78 %. Ce taux de réussite a déjà dépassé les 90 %, mais, observe l’Office, le ministère de l’Éducation a resserré ses critères de correction.

Même avec l’aide du dictionnaire et de la grammaire, les jeunes Québécois étaient seulement 58 % en 2004 à réussir le volet de la «forme». C’est principalement l’orthographe, avec un taux d’échec de près de 50 %, qui constitue leur plus gros talon d’Achille. Sur papier, les élèves semblent très forts pour argumenter en français, avec plus de 95 % des jeunes qui obtiennent la note de passage, et ce, depuis 10 ans. Ces taux de réussite avaient d’ail­leurs fait dire à la ministre de l’Éducation Michelle Courchesne cet automne que la grille d’évaluation était trop permissive. Notons que ces élèves n’ont pas été touchés par la réforme de l’éducation.

Le portrait n’est pas plus rose chez ceux qui terminent leurs études collégiales et doivent, pour obtenir leur diplôme, rédiger une dissertation de 900 mots, avec l’aide d’un maximum de trois ouvrages de référence sur le code linguistique. Alors que les cégépiens réussissaient dans une proportion de 88,6 % en 1998, ils ne sont plus que 81 % à subir l’épreuve avec succès en 2005. Pour réussir ce test, un élève doit commettre moins de 30 fautes dans son texte, soit une erreur tous les 30 mots. L’OQLF note que depuis 1997, le taux de réussite en orthographe chute. De même, de moins en moins de collégiens font «seulement» 15 fautes en syntaxe et en ponctuation. La syntaxe et l’orthographe seraient, aux yeux de l’Office, les faiblesses des finissants des cégeps.

Deux commentaires.

Primo: le MELS n'a pas - à proprement parler - resserré ses critères de correction au secondaire. La correction des fautes et le contenu reste la même. Il a cependant ajouté une seuil de réussite à respecter. Si un élève fait plus d'un faute de grammaire ou d'orthographe aux 14 mots, on estime qu'il ne maîtrise pas la langue française et sera considéré en échec.

De plus, depuis deux ans, je crois, le MELS alloue 15 minutes supplémentaires aux élèves lors de l'examen. On parle ici d'une mesure qui devrait pourtant les avantager. Cet ajout est survenu quand le ministère a remarqué que les jeunes n'avaient pas le temps de terminer cette épreuve dans le temps imparti. Il s'agissait pourtant d'un signal clair de la faiblesse des jeunes.


Mais rien n'a véritablement été fait pour travailler à améliorer la qualité du français des jeunes. On a tenté de modifier - à la hausse - les résultats des élèves en leur donnant plus de temps, c'est tout.

Deuxio: qui a écrit cette phrase: «D'abord, et on semble l'oublier, que nos enfants parlent, écrivent et lisent leur langue maternelle avec plus de rigueur.»?

Un indice: il s'agit d'une politicienne qui indiquait qu'un jeune de cinquième année du primaire maîtrisait suffisamment sa langue maternelle pour vivre une expérience d'immersion en anglais.

Un deuxième indice: elle a déjà été ministre de l'Éducation et donc responsable de la maîtrise du français de nos jeunes.

Un autre indice est-il nécessaire? Après tout, vous n'êtes pas des sous-sols...

05 mars 2008

Parlons bibliothèque scolaire!

En cette belle journée de congé, parlons un peu d'un sujet qu'on survole habituellement dans les médias: nos belles bibliothèques scolaires. On en déplore l'état, on critique le nombre et la qualité des livres qu'on y retrouve, mais généralement on ne va pas plus loin dans l'analyse.

Je vous invite donc aujourd'hui à construire avec moi, avec vos opinions, vos anecdotes un petit portrait de cet aspect du monde scolaire. Socioconstructivons donc!

La bibliothèque scolaire, ça sert à quoi?

La question vous étonnera, mais je vous rappellerai que, dans un billet précédent, on a pu constater qu'à Montréal, il y a au moins une école secondaire qui a déjà fermé sa bibliothèque scolaire. Les livres ont été rangés dans des caisses sans possibilité que les étudiants y aien accès. Motifs invoqués: le virage technologique et le fait que toutes les informations du monde peuvent maintenant se trouver sur Internet. Comme si on pouvait lire des romans et des oeuvres littéraires récentes sur le Web!

De plus, je vous signale qu'il s'agissait d'une école située en milieu défavorisée. Je me questionne à savoir quoi a été utilisé le budget «livres» pendant tout ce temps.

De façon plus générale, si je me base sur mon expérience d'enseignant, essentiellement, la mission d'une bibliothèque va avec les valeurs de la direction d'une école. J'ai connu un directeur pour qui il s'agissait d'un poste budgétaire emmerdant. Il a réduit le personnel qui y était affecté, a coupé les heures de service et a fait tout en son possible pour que le budget qui y soit affecté puisse servir à d'autres fins. Par exemple, le budget d'une bibliothèque ne devrait pas servir à acheter des dictionnaires ou des séries de romans destinées à la lecture en classe de français. Dans l'esprit et peut-être même dans la loi, ces items devraient être payés à même le budget relié au matériel pédagogique, ce qui n'est pas toujours le cas.

Il a fallu deux ans de lutte au CE pour ramener les choses dans une plus juste proportion. Quoi qu'on en dise, un directeur a beaucoup de pouvoir dans un CE et les parents se font souvent emberlificoter par un dirigeant scolaire habile.

Les initiatives malheureuses

Nos gestionnaires prennent parfois des décisions douteuses quant aux livres dans une commission scolaire.

Qui ne se rappelle pas le projet «Lire en été» dont j'ai parlé dans un billet précédent? Les commissaires de la CSDM, dans un esprit de scoutisme jovialiste, avaient décidé de prêter un livre à chaque élève pour l'été. Immédiatement, des enseignants, comme le Prof malgré tout, avaient souligné les risques d'une telle initiative. Le programme avait été mal géré et bien des livres n'ont pas été retournés en septembre. On parle ici d'une perte de perte de 360 000$ pour un budget de plus d'un million. Pas fort... On en achète des livres avec 360 000$.

On brise aussi des formules gagnantes comme nous l'a raconté Lia pour l'école Évangéline à Montréal. Cette école avait une entente avec la ville de Montréal. Elle lui louait des locaux, mais pouvait utiliser les services (2 bibliothécaires, 2 techniciens et plusieurs commis) et avoir accès aux 50 000 livres de la bibliothèque municipale de quartier. Mais afin de récupérer des classes, cette entente n'a pas été reconduite. Il semblerait que cette école n'a plus de bibliothèque actuellement.

On gagnerait à privilégier des partenariats semblables comme il en existe dans le pays de Safwan et dans ma région.

Le personnel

En plus de représenter un poste budgétaire, une bibliothéque scolaire, c'est aussi du personnel à embaucher et à gérer. Là encore, certaines pratiques administratives peuvent être questionnées.

Afin de sauver des sous, une direction d'école évite d'embaucher une véritable bibliothécaire. Elle ira plutôt vers une technicienne ou une agente de bureau. Et cela, c'est bien sûr quand elle embauche quelqu'un!

En saignant nous racontait le cas de son école primaire située en milieu défavorisé ou ce sont les profs et les élèves qui s'occupent de tout, avec les risques et les inconvénients que cela comporte. Les livres sont mal rangés, le système inofrmatique de prêt plante... Bref, la bibliothèque devient un lieu à ne plus fréquenter.

Il arrive souvent que le personnel d'une bibliothèque scolaire soit peu qualifié et le taux de roulement des employés y soit assez important comme un interlocuteur le soulignait dans un commentaire : « Ça a juste pas de bon sens. Deux jours dans une école, une journée dans une autre, une autre journée dans une autre, revient dans la première... t'as pas le temps de faire ta job, t'as pas le temps de répondre aux profs, tu fais tout à moitié, en vitesse, parce que tu manques de temps... c'est l'enfer. »


Ce manque de stabilité et de formation peut donc nuire au fonctionnement de celle-ci et entrâîner, on le verra, des coûts importants.

Puisqu'on parle de personnel, on peut rappeler que le plan Ouellon de la ministre Courchesne propose l'embauche de 150 nouvelles bibliothécaires. Avec les 150 déjà en place, on parle d'une spécialiste pour 10 écoles. Mais l'embauche de ces spécialistes universitaires est-elle nécessaire? Dans un commentaire, Bobbi, qui a des connaissances sur le sujet, estime qu'ils sont surqualifées.

«Les bibliothécaires, ceux qui ont une maîtrise, ne sont pas utiles dans les biblio du primaire et du secondaire. Leur utilité se concrétise dans les biblio du collégial et universitaires. Au primaire, un ou une technicien(ne) en documentation serait important(e). Cette personne peut guider et les enfants et les profs dans leurs choix de livres, que ce soit pour une recherche, que ce soit sur un thème particulier etc. Au secondaire, le (la) technicien(ne) en documentation verra à l'amélioration de la collection de la bibliothèque déjà existante, verra à aider les profs dans leurs recherches, verra à aider les élèves dans leurs choix de livres. Le (la)technicien(ne) en documentation est beaucoup plus près de l'utilisateur que le (la) ...thécaire. À l'université on apprends aux futur(e)s ...thécaires à faire de la gestion de personnel, de la gestion de collections, de la référence ..., de la gestion .... On ne leur apprend pas à aider la base à mieux s'informer, la base étant la clientèle scolaire du primaire et du secondaire, profs inclus.»

Les critères guidant les achats

Avec un personnel inexistant, constamment en roulement ou peu formé, qui procèdent aux achats des livres et quels sont les critères qui les guident, le cas échéant?

Quand ce ne sont pas les techniciens ou les bibliothécaire, l'achat des livres relève de la direction de l'école. On pourrait estimer qu'elle est moins apte à le faire qu'un spécialiste mais, comme à mon école, le technicien a effectivement mis à l'index de son propre chef deux oeuvres de Patrick Senécal, je m'interroge...

En fait, aucun critère ne guide les achats des livres d'une bibliothèque scolaire. Comme le souligne un commentaire à propos d'une ancienne technicienne qu'elle avait été appelée à remplacer: «Elle avait dépensé son budget dans les Coups de coeur de Renaud-Bray. Ce qui n'est pas une mauvaise idée en soi, mais j'aurais préféré un peu plus de... jugement?»

Quand vient le temps d'acheter des livres, on peut bien sûr faire appel à l'avis des enseignants ou à une libraire spécialisée. Mais laissez-moi vous raconter l'anecdote suivante. une source plus que sûre m'a rapporté qu'directeur achetait continuellement des livres avant les vacances de Noêl et de l'été. Il s'agissait de romans policiers et d'ouvrages destinés tout d'abord à son usage personnel et à celui de ses proches. Charité bien ordonnée...

Enfin, un dernier point quant aux achats: de nombreuses bibliothèques achètent encore des ouvrages de référence inutilement. Bien des informations qu'ils renferment sont effectivement disponibles sur Internet. Elles devraient plutôt privilégier les oeuvres littéraires et les livresdont le contenu ne se trouve pas sur le Net. Il faut aussi savoir que certains budgets reliés à la réforme permettent l'achat d'atlas et de manuels de références. Afin de ne pas perdre ces argents, on les dépenserait donc parfois uniquement pour ne pas les perdre.

En conclusion, après toutes ces informations, je vous indique qu'après six mois, je viens enfin de mettre la main - par hasard - sur un meuble qui me permettra d'aller de l'avant avec mon projet de bibliothèque de classe. Six mois et par hasard pour un projet dont je fournis les livres... Gagez qu'on y retrouvera toutes les oeuvres de Patrick Senécal!

02 mars 2008

Heurt des retrouvailles

Prof masqué a une «date» demain soir. Il va revoir une «ex». Non, non: ne sautez pas aux conlusions!

Il s'agit de ma première blonde, celle avec laquelle j'ai connu mes premiers élans amoureux, les fuites nocturnes par la fenêtre de la chambre quand un parent avisé venait frapper à la porte de la chambre de sa fille, mon bal des finissants, ma première chambre de motel. Et son amoureux sera là! C'est d'ailleurs moi qui le lui ai présenté il y a longtemps.

Il y aura aussi un autre ami commun dont je crois être tombé amoureux au secondaire. Il parait que chaque homme, un jour ou l'autre, a connu un moment ou il s'est questionné sur son orientation sexuelle. Ce fut le cas de Prof masqué. Il faut croire que je n'étais pas si dans le champ que cela puisque l'ami en question a un chum aujourd'hui.

Retrouvailles donc. Vingt ans après, dirait Alexandre Dumas.

Ai-je besoin de vous dire que j'ai le trac comme à un premier rendez-vous amoureux?

Ou la soirée passera rapidement ou elle sera longue comme un discours de Stephan Harper.