23 février 2007

The boy in the box

Je m'ennuie de Corey Hart et de Félix, l'enfant dans la cage, faut croire... Mais voilà que, ce matin, on apprend des nouvelle de l'un des deux.

En terminant, je vous rappelle ce détail: Félix aurait passé cinq semaines dans une cage dans une classe ou se trouvait également son frère jumeau. Il aurait donc fallu cinq semaines avant que ses parents ne l'apprennent et réagissent.
L'histoire vous semble toujours aussi crédible?





Pour en savoir davantage:



http://www.cyberpresse.ca/article/20070223/CPNOUVELLISTE/702230695/1023/CPACTUALITES

20 février 2007

Le deuil... quelques jours plus tard

C'est avec beaucoup de pudeur que j'aborde les événements qui ont suivi le décès d’un de mes élèves. Je crains la pitié et le voyeurisme. Mais bon, ce que je raconterai pourra peut-être servir.

J'ai retenu plusieurs choses de ce qui commence à peine à moins mordre mon coeur d'enseignant. Allons-y. Ça fait une semaine que j’ai peur du clavier, aussi bien m’y mettre. Je dois, moi aussi, commencer à faire mon deuil.

Oeuvrant au secondaire, je n'ose penser à ce que peut vivre un enseignant du primaire quand un élève de son groupe... ben... meurt. J'haïs écrire ce mot et penser à cette idée. Tout comme mes élèves, je trouve absurde et révoltant un tel décès.

Enfin... Donc... Hésitations…

Également, il faut préciser qu’il s’agit d’élèves qui se connaissent depuis plus d’un an. Tout le monde a l’adresse Internet de tout le monde : travail d’équipe et amitié obligent.

Lundi matin, première période. Les élèves commencent leur semaine avec moi. Ils savent tous pour leur confrère de classe disparu. J’ai pris la peine de leur écrire via Internet parce qu’ils commençaient à en parler entre eux samedi. J’ai suivi mon instinct et je me suis dit qu’il valait mieux s’assurer que les informations qu’ils s’échangent soient véridiques. De plus, je leur ai souligné qu’on prendrait le temps qu’il faudrait pour affronter cette épreuve à leur retour en classe.

Le climat est lourd, les yeux sont mouillés. La cloche sonne. Que dire? Comment aborder le sujet? L’équipe de crise de l’école débarque. Psychologue, directeur, travailleur social. Les gros canons et le long discours qui se veut réconfortant.

Premier constat : dans les premiers moments de crise, les élèves se tournent toujours vers les personnes signifiantes pour eux. Les psychologues, les équipes de crise, la direction; ils s'en foutent royalement! Ils ont besoin d'être entre eux et avec les gens avec qui ils sont bien.

L’équipe de crise quitte la classe. Ouf! Enfin! Merci! Sauf que… des dizaines d’yeux tristes sont tournés vers moi qui manque de mots. Alors, je laisse mon cœur guider mes propos. J’espère ne pas avoir été trop maladroit. On ne sent jamais habile dans ces moments-là, surtout quand on a le regard larmoyant. Les élèves sont simplement écrasés par la peine, muets de tristesse. La vie, la mort, l’importance d’aimer… de se souvenir aussi. Et de grands silences remplis de vide, de vérité et d’absence.

Sans forcer les choses, on parle de différentes façons de montrer notre peine et notre attachement dans ce deuil qui commence : le bureau de *** sera inoccupé jusqu’à la fin de l’année, on achètera des fleurs, on se rendra en groupe au salon funéraire et on assistera individuellement aux funérailles.

La cloche sonne. La plus longue période de ma vie se termine. Les élèves ne veulent pas quitter mon local. Le corridor, le chahut quotidien, ils n’en veulent pas. Finalement, à leur rythme, ils se lèvent ou plutôt soulèvent le lourd poids qu’ils ont sur les épaules. Un autre cours insignifiant les appelle.

À la deuxième période, et un peu en suivant mes conseils, les élèves ont mis les intervenants socio-psycho-scolaire à la porte pour se retrouver entre eux. Et ils ont convaincu leur enseignant d'aller marcher dehors. Pas très conforme au code de vie, au protocole de crise, tout ça. Par hasard, je les ai croisés dans le corridor pendant une de mes périodes libres. Alors, je me suis habillé en vitesse pour les accompagner. Pas très conforme à ma description de tâche et à mon horaire tout ça... Maudit qu'on s'en moque!

On a marché, on a commencé à parler. Se délier les jambes délie aussi les langues. Puis, on a joué. Oui, on a joué! Des gamins, un parc, de la neige, de l'air froid et frais, un grand besoin de n'importe quoi. Les joues ont rougi, les yeux éteints se sont rallumés. Puis la cloche de la fin de la deuxième période a sonné dans nos têtes et nous sommes revenus comme des chiens pavloviens à l’école. On a dîné ensemble et on a commencé à parler. Simplement. De ce qu’on fera, des projets pour souligner le départ de *** .

Deuxième constat : je m'interroge à savoir si les équipes de crise oublient certaines évidences et ne sont pas trop obsédées par un protocole d'intervention dans lequel elles ont le beau rôle.

Enfin. Donc. Moins d'hésitations.

Ensuite, une autre chose que je remarque, c'est que les jeunes ont besoin de se taire, d'accuser le coup. On veut souvent les faire parler, les faire verbaliser. Ils n'ont pas toujours les mots, enfin pas tout de suite comme ça. Le débriefing à outrance, ça tue. Chaque parole que tu n’es pas prêt à dire t’arrache la gorge et le cœur.

Enfin, les jeunes ont davantage besoin de présence que de mots, et de présence signifiante.

L’après-midi arrive. Encore des cours, mais un rythme léger. Des échecs au lieu des maths. Un film au lieu de la grammaire en anglais.

Le lendemain, rien n’est pas pareil comme avant, mais on sent que les glaces ont cessé de se fracturer. Tous ont de la peine, mais pas pour les mêmes raisons. Certains pleurent un ami; d’autres, un compagnon de classe; d’autres enfin pleurent par solidarité, si je peux dire.

Troisième constat : il convient de comprendre chaque peine pour ce qu’elle est et d’accompagner différemment chaque élève. C’est à ce moment, à mon avis, que l’équipe de crise doit vraiment entrer en action auprès des éléments fragiles, mais aussi de s’assurer de l’équilibre des enseignants.

La semaine s’écoule lentement jusqu’à la redoutée visite au salon funéraire. Un gros moment difficile qui s’est bien déroulé. On dira ce qu’on voudra, mais elle est souvent belle notre jeunesse, même dans la douleur et la tristesse. Polis, réservés, respectueux, sincères. Les adjectifs manquent pour décrire ces grands tannants en classe que la vie a rattrapés dans le tournant. Comme enseignant, il faut savoir être présent et s’effacer. Parler par les yeux, par les mains, par l’économie des mots.

Un dernier au revoir. Un dernier salut. Un dernier geste. Et du courage. Beaucoup de courage.

Et puis un flash. Un grand six pieds ému et nerveux qui veut mettre un objet dans le cercueil pour le redonner à celui à qui il l’a emprunté et qui n’est pourtant plus là pour le reprendre. Sa détresse est écrasante et attachante.

Je m’approche et lui murmure à l’oreille : «Prends ton temps. Quand tu seras prêt, viens me chercher : on ira ensemble si tu veux.» Et le temps et les larmes coulent. Liquides comme les montres de Dali. Puis, soudain, un geste et une parole derrière moi: «Je suis prêt à y aller. Tu viens avec moi?»

Il y a des moments profondément humains qui valent tous les programmes d’enseignement, toutes les paies, tous les discours de ministre, toutes les revendications syndicales.

Lentement, l’un avec l’autre, l’un grâce à l’autre, nous nous sommes avancés jusqu’à atteindre celui avec qui nous partagions un quotidien. Lentement, mon grand six pieds a tendu le bras et a posé l’objet à côté de son ami, cet objet qui l’accompagnera à jamais et qui a pour titre Les chevalier d’Émeraude.

Ils sont beaux nos jeunes. Il faudrait peut-être s’en rappeler chaque matin.

****

Si vous avez ressenti de la peine en lisant ce récit, ne pensez pas à moi. Pensez plutôt à une personne que vous aimez et serrez-la tendrement dans vos bras.

16 février 2007

Des examens! Merci aux libéraux!

Voilà que les élections s'en viennent à grand pas! (au fond, le pluriel est inutile ici : dans les faits, elles sont déjà là depuis une semaine) Aussi, la vibrante équipe libéral de Jean Charest y va de quelques promesses bien senties en matière d'éducation primaire et secondaire. Pour votre bonheur, je partage donc ce premier engagement électoral libéral avec vous:

«Les libéraux s’engagent aussi à ce que les enfants maîtrisent le français et l’anglais à la fin de leurs études secondaires. Pour y arriver, un examen annuel en français aura lieu à chaque cycle du primaire et du secondaire. Des stages d’immersion dans d’autres provinces canadiennes seront aussi proposés aux élèves du secondaire. »

Wow! Quoi de mieux que des examens pour s'assurer de la maîtrise du français de nos jeunes? Avoir su, pourquoi a-t-on imposé le Renouveau pédagogique quand quelques examens auraient fait l'affaire!
Des examens, ben oui! Des examens comme celui de cinquième secondaire du MELS en écriture ou un élève peut faire une faute aux 14 mots et obtenir malgré tout son diplôme! Des examens que les élèves pourront échouer sans aucune conséquence puisque le redoublement est l'exception dans le réseau scolaire québécois.

Franchement, comme promesse, les libéraux auraient pu nous concocter un meilleur mensonge. Ils auraient été plus crédibles.

10 février 2007

À lire dans le Journal de Mouréal

Attardons-nous aujourd’hui sur un texte écrit par Nathalie Elgrably dans le Journal de Montréal et qui a pour titre Réforme des éducateurs : l’accent mis sur les outils.

Dans cette apologie de droite (et n’allez surtout pas croire que je suis à gauche : il faut juste savoir que la dame en question travaille pour l’Institut économique de Montréal, un organisme plus conservateur que Stephen Harper lui-même), l’auteure s’attaque à la permanence des postes en éducation et croit que ceux-ci devraient être attribués en fonction de la compétence des enseignants.

Un torchon déclencheur

Dès le début de son texte, Mme Elgrably frappe fort… dans le vide en affirmant: «Voilà déjà quelques années qu'une réforme de l'éducation a été entreprise au Québec. Les fonctionnaires qui l'ont élaborée ont avant tout mis l'accent sur les outils.»

Des outils? Vraiment! Mais dites-moi où les trouver, je vous en prie? La plupart des enseignants se plaignent de devoir enseigner sans matériel et sans consignes claires et précises du MELS quant aux modes d’évaluation.

Sans crainte du ridicule, Mme Elgrably poursuit son propos éclairant : «Toutefois, c'est lorsque ma fille m'a présenté un document distribué par l'une de ses profs que j'ai compris que ce ne sont pas les outils qu'il faut réformer, mais bien les éducateurs. Le document en question était écrit à la main, sans aucun soin, dans un style confus et photocopié de travers. Un véritable torchon! Et cette prof a l'arrogance de demander aux élèves de remettre un travail propre. N'est-elle pas au parfum des avancées technologiques ? Et personne ne lui aurait donc appris qu'il faut prêcher par l'exemple? Si le ministre Fournier souhaite une réforme qui permette réellement d'améliorer la qualité de l'éducation, il devrait demander à ses fonctionnaires de cesser de concocter des bulletins incompréhensibles, et de réfléchir à des moyens pour améliorer la performance des enseignants.»

Ouf! Mon Dieu! Que penser de l’argumentation de quelqu’un qui remet en question la compétence complète de tous les enseignants du Québec à partir d’une simple feuille de papier ramenée à la maison par son enfant? Donnerait-elle un A+ aux documents du MELS qui sont d’une facture impeccable, mais qui n’en demeurent pas moins une véritable bouillabaisse? Au lieu de remettre en question les compétences technologiques de l'enseignante en question, Mme Elgrably aurait pu se demander si la prof de son enfant avait accès à un ordinateur à son école et souligner que le document ne comprenait pas de fautes d'orthographe...

Contre la permanence

Une fois cette pertinente entrée en matière effectuée, Mme Elgrably livre son véritable propos :
«Pour commencer, le principe de la permanence devrait être remis en question. Quand notre comptable, notre mécanicien ou notre coiffeur commence à négliger son travail, nous n'hésitons pas à le remplacer. Alors pourquoi en serait-il autrement lorsqu'il s'agit des enseignants? Ne devrions-nous pas être encore plus exigeants envers ceux chargés d'instruire nos enfants? La permanence procure un sentiment de sécurité qui, chez certains, nuit à l'effort et incite à la paresse. Destinée à défendre l'enseignant, la permanence ne sert en réalité qu'à protéger la médiocrité. Dans un système sans permanence, seul le travailleur peut garantir sa sécurité d'emploi grâce à son professionnalisme, car aucun employeur n'est disposé à perdre la crème de sa main-d'oeuvre.»

Mme Elgrably véhicule ici toute une série de clichés très en vogue. Mais attardons-nous à certaines facettes de la réalité que cette chroniqueure se garde bien d’évoquer.

Tout d’abord, côté remplacement, il faut se rappeler qu’il est possible pour un parent de magasiner son école. Qui plus est, à moins que je ne me trompe, notons que l’Institut économique de Montréal encourage fortement cette pratique puisqu’il est derrière le fameux palmarès de L’Actualité qui classe les établissements scolaires du Québec.

Ensuite, le travail des enseignants est encadré et surveillé par les directions d’école au même titre que celui d’une infirmière par un supérieur dans un hôpital ou qu’un machiniste par un contremaître chez Bombardier. Faudrait-il tout remettre en question en éducation alors qu’on sait pertinemment, dans les faits, que le véritable problème est davantage le fait que les directions d’école n’ont pas le temps de superviser adéquatement les enseignants dont elles ont la responsabilité?

De plus, il est faux de croire qu’un système sans permanence encourage automatiquement le professionnalisme. Il s’agit d’une vision manichéenne et très réductrice de la réalité. Je connais bien des employeurs qui embauchent des membres de leur famille même s'ils sont incompétents ou encore, plus bêtement, des candidats pour leur apparence physique agréable.

Par ailleurs, l’obtention d’un emploi permanent présente aussi des avantages non négligeables. Elle stabilise les mouvements de personnel, par exemple, et permet une continuité dans le développement de certains projets importants. Dans la fonction publique, elle assure aussi une certaine immunité aux fonctionnaires qui peuvent ainsi dénoncer des gestionnaires crapuleux ou incompétents. Elle évite également les nominations arbitraires ou discriminatoires.

Évaluer les enseignants

Qu’à cela ne tienne, Mme Elgrably poursuit son raisonnement en écrivant :

«En second lieu, le temps est venu de trouver un moyen pour mesurer la performance des enseignants et les rémunérer en conséquence. À l'heure actuelle, leur paie est fonction de leur ancienneté et de leurs diplômes. Ainsi, même le prof le plus passionné, le plus consciencieux et le plus dévoué ne peut gagner plus que son collègue plus ancien. Est-il logique de récompenser l'ancienneté et d'ignorer la qualité du travail fourni? Voulons-nous réellement entretenir un système absurde qui invite les enseignants à faire le strict nécessaire pour conserver leur emploi, mais ne leur offre aucune incitation à l'effort et au dépassement ? La fonction première d'un prof est d'être bon pédagogue. Il est donc indispensable de récompenser cette qualité. »

Voilà ou Mme Elgrably commence à démontrer tout son talent de gérant d’estrades et sa méconnaissance du réseau de l’éducation. Selon cette dernière, ma paie serait actuellement établie en fonction de mon ancienneté et de mes diplômes. Sur quelle planète vit cette dame? Ma convention collective, signée par la FSE et le gouvernement Charest ne reconnaît même pas ma scolarité parmi les critères qui déterminent mon salaire. Équité salariale oblige…

Enfin, attardons-nous à la suite de ce texte dans laquelle on comprend manifestement que Mme Elgrably n’est ni pédagogue ni docimologue.

«Dans cette optique, on pourrait, par exemple, introduire deux examens standardisés que les étudiants passeraient en début et en fin d'année scolaire et qui permettraient de mesurer leurs progrès. Les enseignants les plus habiles devraient obtenir une prime significative. (…) Ceux qui performent le mieux devraient être payés en conséquence alors que les moins dévoués devraient être pénalisés.»

Bref, ce que propose Mme Elgrably, c’est d’évaluer un enseignant en fonction des progrès de ses élèves. L’idée semble séduisante, mais ne résiste pas à la logique de la réalité scolaire. Dans les faits, disons-le, elle relève davantage de la pensée magique qu'autre chose.

Il est faux de faire croire de la sorte que l’enseignant est le seul facteur déterminant de la réussite des enfants qui lui sont confiés. J’en donnerai un seul exemple. La semaine dernière, un élève d’un de mes groupes est décédé. Croyez-vous que les enfants étaient en état d’être évalués? Aurait-il fallu en déduire que j’aurais été un moins bon enseignant pour autant? Imaginez maintenant tous les autres facteurs qui peuvent influencer le progrès des élèves à part l’enseignant.

Et puis, en proposant des pseudo examens standardisés, Mme Elgrably donne l'impression d'ignorer que le Québec vit à l’heure de la pédagogie par projet et du Renouveau pédagogique. Mais à quoi peut-on s'attendre de quelqu'un qui écrit sans s'étouffer:

«Évidemment, j'entends déjà les syndicats et les diverses associations de professeurs s'opposer à la paie au mérite. Parions qu'ils invoqueront la solidarité pour justifier leur position. De toute évidence, ils sont prêts à sacrifier l'éducation de nos enfants pourvu qu'ils préservent l'emploi des plus mauvais profs.»

Qui sacrifie le plus l’éducation des enfants au Québec, je me le demande? Les enseignants avec leur permanence syndiquée, le MELS avec ses réformes débilitantes, les entreprises québécoises qui investissent peu dans la formation de la main-d’œuvre? Et quels profs mettra-t-on à la porte alors que nous sommes en pleine pénurie d'enseignants parce que cet emploi est dévalorisé sans cesse dans les médias et que le MELS ne sait pas bien gérer son personnel?

Attendez cependant: le meilleur reste à venir et constitue une pièce d’anthologie ubuesque.

«Il faut rompre avec la mentalité actuelle qui prône l'égalité entre les travailleurs. À travail égal, salaire égal? Je veux bien! Mais cela n'exclut pas qu'à travail différent, il faut des salaires différents.»

Ouf! L’égalité entre les travailleurs existe? Vraiment? À travail différent, salaire différent? Vraiment? Pas de problème alors : je prends celui du ministre Fournier n’importe quand. Qu’on me comprenne bien : je ne suis pas un syndicaleux mais, quand je lis un tel tissu de bêtises, je regrette d’avoir déjà pensé à déchirer ma carte de la FSE…

Arrogance pour arrogance et torchon pour torchon, j'invite modestement Mme Elgrably à se réformer. Elle en a bien besoin.

Pour en savoir davantage:

http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/02/20070208-090704.html


Site de l'institut économique de Montréal:


http://www.iedm.org/main/main_fr.php


Pour écrire à Mme Elgrably:


nelgrably@iedm.org

Les médias et l'élève mis en cage

N'importe quoi! Voilà la chanson d'Éric Lapointe qui me vient aux oreilles en pensant à cette nouvelle incroyable que les médias ont charrié hier toute la journée: une enseignante aurait confiné depuis cinq semaines un élève dans une cage aménagée dans sa classe! Vite! Aux armes, citoyens: on martyrise nos enfants dans les écoles de notre beau Québec! La suite des choses a cependant complètement ébranlé ma foi dans les journalistes et dans la façon dont ils traitent l'information.

En effet, devant le tollé qu'a suscité cette nouvelle, la commission scolaire et la direction de l'école concernées ont réagi en précisant les points suivants:
  • il ne s'agissait pas d'une cage mais d'un point de retrait ouvert;
  • le jeune n'y avait été confiné que quelques minutes par jour lorsqu'il était turbulent;
  • l'enseignante avait tenté de communiquer sans succès avec les parents de l'élève à propos de son comportement déplacé;
  • et les parents avaient déjà refusé, par le passé, de bénéficier de services spécialisés offerts par l'école pour aider leur enfant.
Bref, on serait loin de la situation abominable dépeinte initialement dans les médias. N'empêche! Voilà qu'aujourd'hui, le Journal de Montréal en rajoute en rapportant les propos de la juge Ruffo et de l'ancien commissaire scolaire Robert Cadotte.

Mme Ruffo: «J'ai été horrifiée, gênée et j'ai eu honte en apprenant ça. C'est bien triste pour cet enfant qui a été isolé, humilié et étiqueté. Je ne vois pas comment on pourrait faire ça à des animaux. Ce sont de mauvais traitements, et c'est très méprisant. Pourquoi cette enseignante peut avoir fait ça et s'en tirer sans s'expliquer publiquement ? Je pense qu'il y a des congédiements qui se perdent...»

Robert Cadotte: «Tous les psychologues vous diront que c'est la même chose que le bonnet d'âne qu'on a connu à une certaine époque. Les jeunes peuvent se moquer de celui qui est isolé. Nécessairement, ils vont l'identifier et le pointer. Cette jeune enseignante a nécessairement besoin de soutien particulier, soit de la direction, soit d'un conseiller pédagogique.»

Au-delà de ce fait, je m'interroge. Et mes questions sont nombreuses!
  • Que pensez-vous de parents qui affirment que leur enfant aurait été mis dans une cage à l'école et à qui il aurait fallu cinq semaines pour le découvrir?
  • Que pensez-vous de parents qui entrent dans l'école de leur enfant sans permission et photographient de façon sensationnaliste un local de retrait afin de le faire ressembler à une cage (voir photos plus bas)?
  • Que pensez-vous de parents qui, après avoir bien préparé leur coup, se précipitent à TQS pour hurler au scandale au lieu de répondre au message de l’enseignante de leur enfant ou de contacter la direction de l'école qu’il fréquente?
  • Que pensez-vous de parents qui étalent ainsi sans discernement la vie et les difficultés scolaires de leur enfant dans tous les médias?
  • Que pensez-vous de parents qui retirent leurs deux enfants de neuf ans de l'école (le deuxième est le jumeau de l'élève encagé . Il fréquente également cette même classe ou l'on met les élèves en cage et il a pris, j'imagine, cinq semaines à se rendre compte de la situation de son frère)?
  • Que pensez-vous de cette journaliste de TQS qui a rendu ce «scandale» public sans véritablement vérifier la validité des faits?
  • Que pensez-vous des autres médias qui ont publié cette nouvelle en prenant pour acquis que TQS savait ce qu'il faisait?
  • Que pensez-vous de ces deux experts dont on peut penser qu'ils ont émis leur avis en se basant sur des informations véhiculées par des médias peut-être négligents dans leur couverture des faits?
  • Que pensez-vous du fait d'isoler les jeunes lorsqu'ils perturbent les autres en classe?
Dans la même veine, en terminant, je souligne que le Journal de Montréal a aussi publié cette semaine une série d'articles à l'effet que des enfants ne seraient pas admis dans certains lieux publics parce qu'ils sont trop dérangeants. Assiste-t-on au retour de l'enfant-roi?

Regardez comment l'angle selon lequel on photographie une même scène peut changer notre vision des choses. En haut, un point de retrait ouvert. En bas, une horrible cage dans laquelle on enferme les enfants turbulents pendant cinq semaines. Brrr...




















Pour en savoir davantage:

http://lcn.canoe.com/lcn/infos/regional/archives/2007/02/20070209-135906.html http://www.cyberpresse.ca/article/20070209/CPACTUALITES/70209190/1028
http://lcn.canoe.com/lcn/infos/regional/archives/2007/02/20070210-094047.html
http://www2.canoe.com/infos/societe/archives/2007/02/20070210-093900.html