28 août 2011

Que penser de ce discours de la présidente de la FCSQ? (ajout)

La présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard, y est allée hier d'un discours sur les grandes orientations que les CS prendront sous peu (ici et ici). Si on attend encore le plan détaillé et les mesures qui accompagneront ces intentions, on peut se questionner sur ce qu'entendent faire concrètement les CS. Pourquoi se questionner? Parce que ce que madame Bouchard propose devrait déjà être le mandat de ces organismes. Quand on dit qu'on va entreprendre un virage à 180 degré, c'est qu'on avoue avoir roulé dans le mauvais sens depuis un bout, non? Ce n'est pas trop grave si c'est seulement depuis une semaine, un mois mais, ici, on parle en terme d'années.

Parmi les intentions indiquées par Madame Bouchard, l'on retrouve:

  1. changer nos façons de faire pour renouveler la gouvernance et la gestion des commissions scolaires;
  2. parler des enfants et des jeunes adultes qui reviennent à l'école et qui poursuivent leur cheminement par l'éducation des adultes et la formation professionnelle.
  3. les projecteurs seraient braqués sur les résultats des élèves et leur potentiel, et ce, afin de favoriser leur diplomation;
  4. transformer leur mode de fonctionnement pour s'attaquer à la réussite scolaire des Québécois
  5. simplifier leur administration et à redonner à l'école publique ses lettres de noblesse.

Je veux bien donner la chance au coureur, mais voilà: comment avoir confiance envers des gens qui ont défendu parfois l'indéfendable et qui, tout à coup, semblent se convertir sur leur chemin de Damas?

Déjà, certaines idées de ce discours sentent (je me trompe peut-être) le réchauffé.  Par exemple, l'affirmation 1 est en lien direct avec l'idée de jumeler les élections scolaires à celles des municipalités. Rien de bien neuf. L'affirmation 2 est ni plus ni moins un énoncé fréquent du MELS qui n'arrête pas de mentionner le nombre de raccrocheurs au Québec. C'est bien que les jeunes raccrochent de la sorte mais, s'ils  décrochaient moins, ce ne serait pas un peu mieux? C'est un peu comme un médecin qui se vante de guérir des patients dont il aurait pu plutôt prévenir la maladie. Les affirmations 3, 4 et 5 sont troublantes parce que, comme je l'ai souligné,  ce devrait déjà être des objectifs des CS.

Je ne sais pas si Mme Bouchard est consciente que les organismes qu'elle représente ont, à tort ou à raison, toute une côte à remonter. Sur le site de Radio-Canada, les commentaires étaient lapidaires à ce sujet.  Mais son discours d'hier montre bien la situation incohérente des CS qui disent vouloir maintenant se préoccuper d'efficacité et de diplômation. À cet égard, les critiques de la Coalition sur l'avenir du Québec et de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement ont peut-être commencé à porter fruit. Attendons voir.

********
En lien, ces deux textes publiés ce matin:
Éducation: l'effet Legault
Coup de balai à la CSDM

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je n'accorde aucune crédibilité au discours de Mme Bouchard.
À la fin de la dernière année scolaire, quand des compressions de 180 millions ont été annoncées par la ministre de l'éducation, elle était la première à dire que ces coupes auraient un impact sur les jeunes. Pas fort fort! Et je suis bien d'accord avec vous en ce qui concerne les points 3,4 et 5. Je suis aussi d'accord avec M. Legault qui, invité à commenter le virage à 180 des commissions scolaires, en encore redit qu'elles doivent disparaître et que les professeurs et les directions d'école n'ont pas besoin de se faire dire par elles ce qu'il convient de faire avec les enfants. Une structure moins lourde qui s'occuperait de transport scolaire et d'organisation serait suffisante.