08 décembre 2010

Quel titre honteux!

Il faut lire le titre du texte d'Ariane Lacoursière à propos des résultats au tests du PISA. Un grand n'importe quoi! Je sais que les journaliste ne sont pas responsables des titres de leurs textes, alors je me garderai une petite gêne. Le titre du texte : «La réforme contestée mais efficace». Efficace? Efficace alors qu'au maximum, après 13 ans d'implantation et des milliards de dollars de dépensés, les résultats des élèves sont stables ou en légère régression? N'importe quoi. Vraiment. Surtout quand la première phrase de cet article est: «La fameuse réforme de l'éducation n'aura finalement pas été si néfaste pour les jeunes Québécois.» Pas si néfaste.

Réjouissons-nous! Mais quel gaspillage de temps, d'énergie et d'argent pour finalement si peu!

À cet égard, j'aime mieux la réaction du directeur général du Conseil des ministres de l'Éducation du Canada, Andrew Parkin: «Nos résultats sont bons, mais ils stagnent. D'autres pays progressent, de nouveaux pays s'ajoutent au classement et le poussent vers le haut. Il faut continuer de faire des progrès.»

6 commentaires:

gillac a dit…

Un ancien animateur de radio appellait ça la médiocratie, conséquence directe de l'approche socio-constructiviste. Les élèves font semblant d'étudier et les profs font semblant de noter leur progression.

Anonyme a dit…

L'ancien animateur de radio, il connait quoi à la pédagogie?

Smeugd

Jean-Pierre Proulx a dit…

Je me suis beaucoup battu sur une autre tribune "pour faire avancer l'école". Jusqu'à déclarer forfait.

Pour l'heure, cette réforme jamais officiellement stoppée, comme le souhaitent les syndicats d'enseignantes et d'enseignants, se délitent tranquillement, mais sûrement.

Ce qui m'inquiète le plus par ailleurs, c'est de constater que la profession enseignante qui devrait le plus savoir par quoi remplacer ce que l'on dénonce, i.e. n'a rien à dire sur ce qu'il conviendrait de faire pour que ça marche.

A-t-on déjà lu quelque part, ici ou ailleurs, un programme, que dis-je, l'amorce d'un nouveau programme d'action un tant soit peu prometteur?

Peut-être veut-on simplement, sans oser le dire, le retour au statu quo ante.

Le professeur masqué a dit…

Monsieur Proulx: Je pense qu'on ne veut pas de la réforme et qu'on se contente du statut quo actuel. Vous touchez ici le propos d'un bouquin dont j'ai commencé la rédaction et sur lequel je ne veux pas trop en dire pour l'instant.

Je constate aussi que les profs n'ont pas plus à dire aujourd'hui qu'il y a 13 ans...

Jonathan Livingston a dit…

Comparé aux marchands d'illusions de de gadgets, les enseignants ne promettent pas la lune.

Comme enseignant, je sais que l'apprentissage des bases intellectuelles est surtout une affaire individuelle et se développe doucement au gré du processus de maturation. Ensuite, la majorité des élèves ont besoin de modélisation, de routines qui structurent, tout le contraire de l'injonction à la pédagogie de projets, à l'auto-apprentissage, aux travaux d'équipe qui masquent l'inertie de la plupart.

Évidemment, on rame avec cette jeunesse qui a tous les droits de s'illusionner et de ne pas travailler, de ne pas s'éduquer. Ce n'est pas les hochets modernes qui y changent grand chose. Pour apprendre les bases, il faut consentir à un certain effort et un certain travail. Évidemment, il y a du chemin à faire collectivement pour laisser moins errer nos jeunes.

Des approches modernes comme l'enseignement efficace montre le chemin à suivre en indiquant les pratiques enseignantes qui fonctionnent, mais les tenants de la réforme font comme si elles n'existaient pas.

Que mesure PISA? Curieusement, après les orientaux qui écartent dans la brume tout le monde, ce sont les pays nordiques aux populations encore assez homogènes et à faible populations qui font bonne figure.

Si on mesure la débrouillardise et pas vraiment la culture, évidemment c'est un trait typique des gens du Nord. Mais au delà de la débrouillardise, il y a la culture, la connaissance, les outils intellectuels qui ont aussi leur utilité.

En passant, je suis étonné de trouver un score équivalent entre le privé et le public (ce test mesure quoi au juste?), alors qu'on sait que les bons élèves migrent dans les écoles privées depuis la réforme à un rythme inquiétant. Nos gouvernements n'empêchent rien, car ils refilent une grosse partie de la facture aux parents. Instruction gratuite, mon œil...

Mam'Enseignante a dit…

J'aimerais bien connaitre votre définition de la réforme, ce qu'elle est pour vous...

Pour travailler au régulier et voir aller mes enfants dans une école alternative où la réforme (ce que je crois qu'elle est) est appliquée, il y a un monde entre les deux et mes enfants surpassent de loin les élèves que je côtoie au régulier par leur raisonnement et leur compréhension de ce qu'ils apprennent.