21 décembre 2009

Les soirées des fêtes des profs

Je suis farouchement antisocial. Ça vous étonne? En fait, j'ai appris à ne pas aimer la société quand elle risque de me décevoir. Je pense entre autres aux fameux party des fêtes réunissant des profs.

Chaque année, c'est un peu la même routine. Mélangez des profs, de l'alcool, de la bouffe ainsi que de la danse et vous obtiendrez suffisamment de petits incidents pour être déçu de la nature humaine. Voici quelques exemples traditionnels.

Le mâle en rut

Parfois, il ne fait qu'un avec l'imbibé. Il s'agit habituellement d'un mâle - parfumé et d'un mauvais goût - à la beauté relative et qui se croit irrésistible. Il profite de la soirée pour inviter à danser des partenaires pas toujours très consentantes. Inévitablement, il répand la terreur dans son cheptel et rend la soirée désagréable. Genre de mâle alpha plutôt bêta.

La femelle en chaleur

À la fin de la soirée, si elle est célibataire, cette femme aura fourni son numéro de téléphone ou son adresse à au moins cinq ou six hommes. Sinon, elle aura eu l'occasion de suggérer des endroits discrets pour des ébats limités. Elle fait habituellement la paire avec le mâle en rut et l'imbibé.

L'agace

Généralement, il s'agit d'une femme d'une beauté certaine, mais souvent davantage d'une certaine beauté. Elle se sent l'irréstible pulsion de tester son pouvoir de séduction sur tout ce qui n'est pas de son sexe. Inévitablement, elle sera source de frustration masculine, ce qui poussera certains à devenir des imbibés, et de jalousie féminine, ce qui créera un climat idéal pour la bitch.

La flasheuse

Celle pour qui cette soirée est l'occasion annuelle de flasher davantage qu'un sapin de Noël bien qu'elle ressemble parfois à une boule dans l'arbre. S'il ne s'agissait uniquement que de ses vêtements! Mais non: elle parle en plus! Elle se vante tellement qu'on dirait une bourrasque l'hiver.

La bitch

Cette personne peut être de nature masculine ou féminine. Si certains trempent leur langue dans l'alcool, elle, la trempe dans l'acide. Elle manie les mots comme des couteaux et les veut les plus assassins possibles. S'il s'agit d'une femme, elle aura généralement beaucoup de plaisir à s'en prendre à la flasheuse et à l'agace. S'il s'agit d'un homme, il dénigrera le mâle en rut.

La frustrée

Généralement, on retrouve dans cette catégorie une femme qui ne pogne pas ou, pire, qui ne pogne plus. Elle quitte généralement la soirée si la bitch se met sur son cas. Homme, il tombera inévitablement dans l'alcool et dans le bol à punch.

L'imbibé

On pense à ce collègue qui boira un verre ou plutôt plusieurs verres de trop. Il aura alors un comportement déplacé, généralement pas avec la bonne collègue. Il aura mal au coeur et ira parfois vomir à la toilette, s'il a le temps de s'y rendre... Il est la preuve vivante que l'alcool rend l'homme semblable à Jean Lapointe. De plus, il faudra le convaincre de ne pas prendre le volant en état d'ébriété. Quel beau moment que de s'assurer qu'un père de trois enfants n'ira pas se tuer ou tuer quelqu'un d'autre sur les routes. Solution de dernier recours pour la femelle en chaleur à condition que l'alcool n'affecte pas des capacités sexuelles. Solution de dernier recours pour la frustrée à condition que l'alcool affecte son jugement

L'absent

Celui qui a toujours tort de ne pas être là. Celui à qui l'on racontera tous les potins de la soirée. Celui enfin qui écrira sur une soirée qu'il n'aura pas eu tort de manquer. Ainsi, il gardera une image fausse mais plus acceptables de ses collègues.

Du moins, il essaiera de s'en convaincre.

7 commentaires:

Drew a dit…

Tellement vrai!!!

Bienvenue dans le club des pas-alleux ;-)

Anyways moi à mon école sont tous vieux

unautreprof a dit…

Ah, au secondaire, il y a assez de collègues pour répondre à cette description.
Au primaire, les quelques mâles ne prennent pas trop de place, regardant plutôt, mi-découragé, mi-amusé (mais avec beaucoup d'affection) la gang de filles qui dansent sur de la musique quétaine et qui sacrent. Il y en a toujours une qui boit trop et qui termine affalée en quelque part.

Gabriel a dit…

Pour les rares soirées de profs auxquels je suis allé, je dirais que ce n'est pas parfaitement vrai. Puis, même si tu as raison, je pense qu'avoir cette connaissance permet de savoir comment naviguer entre les différents genres et trouver les "bons" genres que tu n'as pas pointés.

Charles Samares a dit…

Ah! Ça fait du bien de lire ça!

Je me sens moins seul! :)

Jonathan Livingston a dit…

Caricatures rigolotes!

En même temps, dans les party de profs quelques petites spécificités selon ma toute relative expérience:

Il y a les profs qui ne veulent pas qu'on parle de boulot, et ceux qui ne peuvent s'en empêcher!

Pour ce que j'en ai vu, les profs ont en général une retenue remarquable en ce qui a trait à leur sexualité. Effectivement,les boules de Noël aguichantes sont plus remarquables dans ce genre de soirée. Mais bon, ça ne va jamais bien plus loin en général.

C'est l'occasion de partager ou de connaître certains profs qu'on croise rarement pour des raisons fonctionnelles dans l'école.

Dans chaque école, il y a le lot général de profs assez conventionnels et quelques oiseaux rares qui ont toujours quelques trucs intéressants à raconter... Le party de Noël déliant les langues, c'est assez intéressant. Parfois, on y met du sens sur certaines interrogations!

Il y en a certains où j'ai vu des jeux amusants ou quiz s'organiser. On s'est bien amusé. J'ai vu des gang de profs mâles se ramasser en salle d'info pour jouer des jeux de guerres virtuels.

Du bitchage, ben évidemment surtout quand l'école est grande et que la salle regroupe des clans rivaux.

Bref, on en apprend beaucoup sur l'histoire d'une école quand on vient de l'extérieur...

Chaque école a sa culture et cela a une saveur particulière lors des rassemblements de ce genre tout à fait intéressante pour l'oiseau migrateur que je suis.

Enfin, je ne suis jamais resté à une école assez longtemps pour connaître par coeur tout ce qui peut se produire.

Les couleurs locales ont toujours un certain intérêt!

Joyeuses fêtes PM!

unautreprof a dit…

Où je travaille, il faut dire qu'on aime bien, autant à l'heure du dîner qu'aux partys, parler de trucs niaiseux, faire des blagues inappropriées et si nous ne sommes que 3-4 à vraiment être plus "hard" (je dois m'inclure dans le lot) les autres témoins rient et nous encouragent.

Les gens sont toujours surpris de voir 1) des profs du primaire 2) des filles déconner de la sorte. Si ça choque et gêne au début, je pense que pas mal tout le monde finit par y prendre goût. C'est comme malgré nous, en même temps, rares sont les salles du personnel qui ont une telle ambiance.
Évidemment, dans les partys, c'est plus bruyant et les timides nous surprennent!

J'ai entendu dire que dans les milieux plus difficiles, c'était assez fréquent...

Anonyme a dit…

Commentaire très intéressant et assez réaliste! Par contre, cette caricature «party de bureau» s'applique dans tous les milieux, selon moi. Je pense que c'est simplement le combo alcool+humains+ambiance décontractée qui est en cause...

Seule exception: Un certain party de bureaux d'une clinique médicale... Ce fut très drabe: ça parlait de chalet, de Cadillac, de REER. Je pense que je préfère rire des collègues qui ont trop bu!