15 novembre 2008

Loi 142: je me souveins

Dans toute cette campagne électorale non désirée, ce qui m'horripile le plus est de voir comment il est facile pour nos politiciens de promettre des projets qui coûtent des millions.

Comme j'ai de la mémoire, je me rappelle qu'on a gelé ma paie pour quatre années parce que le gouvernement québécois n'avait soi-disant pas les moyens de nous payer. On se demande pourquoi on manque de profs. Parce que le salaire ne suit pas, parce que les conditions de travail se dégradent tout comme nos écoles, parce qu'on manque d'argent et que celui existant est mal géré.

Si vous pensez que les profs sont des chialeux, je peux vous rappeler aussi, si vous n'êtes pas un enseignant, la hausse des tarifs d'électricité, des frais d'immatriculation, etc.

Et attendez après l'élection des Libéraux comment il va nous passer à la casserole, notre petit Jean Charest.
D'abord l'économie oui! On est mieux d'avoir des économies si vous voulez mon avis.

5 commentaires:

Lud. a dit…

Amen!

J'ai bien hâte de voir d'où ils vont sortir les millards que recquièrent chacun des projets promis!

Une Peste! a dit…

Laissez-moi faire une Ron Fournier de moi-même et vous prédire l'apocalypse du système d'éducation au Québec. Parce que, non seulement le Mels ne fera pas les séries, mais il va se retrouver sans joueurs avant longtemps.

Mon opinion est qu'il est techniquement impossible que la situation perdure bien longtemps encore. La machine est secouée de partout. Elle grince, coince et s'enraye.

Y en aura pas de magie. Les profs - pas justes les "fameux bons profs" - tous les profs sont à risque de prendre leurs cliques et leurs claques.

Pleins de profs quittent. Les directions jouent à la chaise musicale. Les élèves nous envoient chier. Leurs parents de même. Les c.s. scolaires tournent à vide, ne produisent rien d'autres que du vent. Le commun des contribuables en est de moins en moins dupe. Les unifs s'accrochent à leur idée qu'hors du bac-quatre-ans en enseignement, point de salut. Les jeunes profs sont parachutés dans des classes surpeuplés, avec une formation théorique qui n'a rien à voir avec la réalité - on peut se le dire - des idées de faire joujou avec les mômes (enfin, la première demi-heure. Le reste de la journée étant passée à chercher les sorties d'urgence), pas de tutorat possible et/ou offert par des vieux profs. S'il y en a, c'est par grandeur d'âme d'un vieux prof envers un p'tit jeune. Des élèves référés au privé parce que l'orthopédagogue de l'école n'a pas assez de % de tâche pour les prendre. Idem pour les autres services. Non seulement, les classes sont pleines d'enfants cotés mais sans services, mais d'autres n'ont même pas de diagnostique pour cause de refus de la direction d'ouvrir des classes spéciales. Elles préfèrent srapper un (des) enseignant(s) - et des élèves, ne nous le cachons pas - que de juste FAIRE CE QUE DOIT, cal...

Le Mels n'a plus aucune idée de ce qui se passe dans ses écoles. À croire qu'ils ne savent pas lire les journaux. Qu'ils sont sourds itou.

Alors:
- Si j'enlève plus de profs que je n'en fais entrer;

- Si je n'accorde pas suffisamment d'importance au boulot d'enseignant en offrant un milieu de travail décent, sécuritaire et correctement payé;

- Si j'apporte de l'eau au moulin des langues sales en ne valorisant pas auprès de l'ensemble de la population Tout le travail abattu par mes employés;

- Si je ne fais pas pression sur les universités afin qu'elles me fourguent des employés compétents;

- Si je me laisse raconter que Tout va bien madame la Marquise, alors que cela crève les yeux du premier épais venu que tout se déglingue;

- Si je permets aux élèves, par des règles à ce point souples, de venir régenter la vie scolaire;

- Si je permets à des parents, pour des considérations politiques, d'intimider mes employés. Me faisant croire que ce n'est pas "si grave" ..;

Alors, je ne mérite rien de bien.

La machine ne peut pas continuer de tourner, alors qu'elle est en pleine hémorragie d'enseignants.

Qui va se présenter en classe lorsque le Mels sera arrivée au bout de sa liste de combattants? Lorsque même les précaires, les nébuleux, les pas-l'bon-bac et les autres n'auront plus envie d'aller se faire faucher pour une machine qui s'en balance d'eux.

Bin voilà. Y aura plus personne.


Je souhaite que cela arrive. Question de vider l'abcès une bonne fois pour toute.

Sinon, bin .. bon dimanche matin. ;-)))

Hortensia a dit…

Mets-en qu'on s'en rappelle de nos dernières négos et de la convention qu'on nous a enfoncée dans la gorge, pour ne pas dire quelque chose de plus vulgaire. De manière générale, si nos conditions de travail ne s'améliorent pas d'ici peu, la pénurie d'enseignants va réellement s'agraver dans les prochaines années. Pourtant, aucune des promesses dont tu parles —supposons, rien de moins sûr, qu'on puisse les accomplir— ne touchent concrètement les conditions de travail des enseignants.

Le professeur masqué a dit…

Lud: une tentative de réponse? De nos poches.

Une peste: parfois, je rêve aussi à ce scénario et le seul regret que j'ai en pensant à ce dernier, ce sont les élèves qu'on scrappe.

Hortensia: désolé mais je vais manquer de rectitude politique. Aux dernières négos, on s'est laissé entuber comme une femme battue qui s'excusait à son mari bienvaillant. On a mérité (du moins, la majorité) ce qu'on a accepté. On avait le choix. On s'est fait accroire qu'on ne l'avait pas, qu'on était obligé de se soumettre. On s'est écrasé, pour la plupart, point à la ligne. J'ai voté contre la recommandation de notre exécutif de baisser les bras devant les menaces de décrets à venir. Ce soir-là, ce n'est pas juste les profs, c'est tout l réseau de l'éducation qui venait de perdre.

Hortensia a dit…

Effectivement, les profs sont devenus individualistes et frileux, entre autres, à force de se faire taper dessus à coups de lois spéciales... Ils sont prêts à se battre, mais pas jusqu'au bout. J'ai hâte de voir comment se fera la mobilisation pour les prochaines négos. La seule chose qui me rend un peu plus optimiste est que le seuil d'écoeurement est atteint. Ça se sent de plus en plus... Peut-être que ça nous prenait ça?