31 juillet 2008

Rossinante pro tempore

Voilà: Prof masqué a maintenant deux roues. Je l'ai appelée Rossinante pro tempore. Rossinante, bien évidemment en l'honneur de la célèbre monture de Don Quichotte et pro tempore parce qu'elle ne constituera qu'une transition vers un autre vélo plus performant si tout se déroule bien.

Hier, pour sa première randonnée en 10 ans, il a fait un petit trajet pépère de 23 kilomètres en une heure. Du plat, beaucoup de plat et un peu de pluie. 23 kilomètres, c'est exactement la distance entre l'école et chez lui, vous me suivez?

Principal sujet d'inquiétude, le dos a bien supporté le trajet. C'est donc bon signe. Le cardio, lui, est comme d'habitude: débilement au-dessus de la norme. Je me suis même permis de terminer à cadence élevé, juste pour être un peu baveux... De toute façon, je ne suis pas un moulineur, alors je suis demeuré en dix-septième vitesse tout le long, le dérailleur ne me permettant pas de rejoindre la dix-huitième. Je devrais remédier à cet inconvénient aujourd'hui.

Rossinante, c'est un Raleigh Prism, un vélo hybride, un tank. Pour le cycliste en moi habitué à un vélo de route nerveux avec des jantes de course en alliage et des boyaux, j'ai l'impression d'avoir conduit un Hummer. Mais pour l'instant, il fait amplement le travail. Et il ne sert à rien de vouloir un vélo plus léger : j'ai plus de poids à perdre que ma monture...

Au-delà de ce premier essai, plusieurs sentiments ont traversé mon esprit au cours de cette randonnée.

Le premier est que c'est lent un vélo quand on est habitué à emprunter la voiture chaque jour. Je faisais un trajet très familier et j'avais l'impression de ne pas avancer. Il y a aussi que, dans mes souvenirs et sûrement dans les faits aussi, je roulais plus rapidement autrefois.

Le deuxième est que le vélo et moi, ça a déjà été une longue histoire d'amour. Issu d'une famille dysfonctionnelle et violente, il a été ma première forme d'évasion, de liberté, d'indépendance. Je me rappelle ces randonnées de fou dans les Laurentides, ces parcours chronométrés effectués par toute température et ou je perdais 10 livres juste en sueur... Je me rappelle la traditionnelle première randonnée du printemps qui consistait à monter l'avenue Camilien-Houde... Et ce vélo que je bichonnais, lavais, huilais, grassais...

Rossinante est simplement de passage mais, hier soir, elle n'a pas dormi dans le cabanon: elle a dormi dans le salon. Si j'avais pu, elle aurait dormi dans la chambre, comme certains de ses prédécesseurs. Elle l'aurait bien mérité.

10 commentaires:

Missmath a dit…

Bien sûr que le vélo est plus lent que l'auto, mais ça fait circuler l'air et les idées pas mal plus !

Je pense aussi aller travailler en vélo cet automne les jours où je ne commencerai pas tôt. (L'école est tout de même à 25 km de la maison et j'ai retrouvé dans mes sacoches de vélo cet été des tétines de biberon, c'est dire que ça faisait un bail que je n'avais pas travaillé la corne de mes fesses !) Enfin, ce n'est qu'un souhait... je suis surtout terriblement paresseuse.

La Souimi a dit…

Cou donc, est-ce que c'est une manie masculine?
Mon chéri s'est offert un vélo italien il y a quelques années (usagé bien entendu). C'est un Bianchi Eros fuschia. Quand je l'ai vu arriver à la maison avec ça, j'étais morte de rire. C'est un excellent vélo mais l'allure est très suggestive...
En tout cas, toujours est-il qu'il aime tellement son vélo (qui vaut tout de même beaucoup plus que mon petit Vélo-Sport de 300$) qu'il n'a jamais couché dans le cabanon. Oh que non! Monsieur Bianchi-Eros- fuschia dort dans le salon tout l'été et lorsque la brise arrive, il le monte EN FACE DE NOTRE CHAMBRE À COUCHER! Eh oui, je fais ménage à trois depuis des années...Avec un Bianchi-Eros- fuschia. De là la couleur de mon blogue. C'est l'influence...

Anonyme a dit…

Quel joli texte, pimpant!

On dirait que ce vélo te ramène à toi-même dans tous les sens du mot. Ta santé, totale, le temps qui passe, l'évasion...

Voua allez vous entretenir une santé l'une et l'autre.Et que ça roule!

Zed :D

Dis, pas trop de moulins à vent dans ton coin?

A.B. a dit…

Camilien-Houde, Professeur masqué? Aïe aïe aïe! Je ne te connaissais pas cet amour et ce talent pour le vélo. Je te souhaite plein de bons moments avec ton nouvelle monture :O)

bibconfidences a dit…

Bon, un autre qui fait coucher son vélo dans le salon! C'est vraiment une manie masculine...
Moi il y a deux trajets que j'aime bien faire lorsque je recommence; la piste qui mène de Chambly à Saint-Jean sur Richelieu et celle au bord du fleuve, sur la 132 de même que les îles de Boucherville.
Je suis assez peureuse et les autos me dérangent beaucoup.
De plus avec la chaleur le vélo est plus une activité fin été et automne. J'ai très hâte ...
J'aime beaucoup le nom de votre vélo. C'est très évocateur. Lorsque vous confondrez à nouveau le ministère de l'éducation et sa ministre je vous imaginerai délivrant votre billet sur votre coursier.

unautreprof a dit…

hors sujet avec CE billet mais en lien avec un autre : voilà, je l'ai fait ce cauchemar pré-rentrée.

bobbiwatson a dit…

Rossinante pourra aller dormir dans la chambre comme ses prédécesseurs car la pluie sera omniprésente encore pour quelques jours ....

Anonyme a dit…

Tiens! Je soupçonne Rossinante d'avoir séduit son preux cavalier et de le transporter dans un voyage avant les longs cours.

¦)

Le professeur masqué a dit…

Miss math: faire circuler les idées, mais aussi aider à les changer. On revient à un rythme plus normal.

Souimi: le mien est au salon. Pas grande femme à rendre jalouse actuellement... Je suis surpris de constater que votre conjoint a le même comportement. Caractéristique masculine, assurément.

Zed: un seul, sur le bord du fleuve. Mais beaucoup de moulins à paroles.

Safwan: et que penses-tu de Montréal- Sainte-Agathe dans le même après-midi pour le plaisir des côtes... J'ai déjà été très mordu. Vélo en alliage, cale-pied. lycra et selle en cuir à 200$

Bibco: les moulains à paroles du ministère?

un autre prof: un câlin? Moi, j'en suis rendu à trois... Grrrrr!

Bobbi: maudite pluie!

Zed: non, la pluie a ralenti mes ardeurs. Je jardine, mais en parlant de verges carrées de terre à pelleter...

Anonyme a dit…

Je m'obstine depuis le début de l'été, j'arrache les herbes envahissantes, entre deux pluies, j'arrache ces herbes qui poussent 500 fois, 1 000 fois plus vite que les semences de thym, mais qui, une fois poussé, sent si bon et donne congé à perpétuité de la tondeuse. Ça commence à pousser, les dernières semences aussi. Enfin...

C'est bien, jardiner.