15 juin 2008

Être un cadre vide

Tuer un sentiment qui m’anime chaque seconde depuis sept ans sans me tuer moi-même.
Être envahi chaque soir par le froid et les tremblements du souvenir.
Dormi chaque nuit enveloppé d’une absence qui se colle à ma peau et qui pénètre brutalement mon âme.

Mourir à nouveau chaque matin quand je réalise que je me réveille dans ce cauchemar qui s'appelle la réalité sans elle.
Avoir tout le temps du monde devant moi pour ressentir le goût de ne rien vivre.
Pleurer au point d'avoir l'impression d'avoir la tête sous l'eau et de me noyer dans mes sanglots.

Cesser de me souvenir pour ne bouger que dans le vide au présent.
Verser toutes les larmes de sang du monde et ne rien pouvoir changer.
Sans cesse me dire de ne plus y penser jusqu'à ne cesser de penser qu'à l'oublier.

Désapprendre à regarder ce téléphone en me disant qu'il a déjà porté sa voix.
Désapprendre à composer ce numéro que j'ai fait si souvent.
Désapprendre à être.