20 mai 2008

Le MELS et ses bonnes vieilles habitudes...

La Presse nous livre ce matin un compte-rendu du tout premier rapport sur la mise en place de la réforme au secondaire.

Premier élément intéressant: celui-ci a été publié sur le site Internet du MELS vendredi «en catimini». Pas de conférence de presse, rien. Comme si on ne voulait pas trop en parler.

Deuxième élément: les fameuses lunettes roses propres aux fonctionnaires du MELS. Un exemple. Selon la journaliste, le rapport s'attarde de manière générale aux aspects positifs de la mise en place de la réforme. Pourquoi se tirer dans les pattes soi-même, hein? Ainsi, la majorité des enseignants croient que le nouveau programme a des effets aussi bons ou meilleurs sur les élèves que les anciens sur la motivation, l’engagement, l’utilisation des connaissances et la réussite scolaire des élèves. «Toutefois, en ce qui concerne l’amélioration du niveau de connaissance des élèves, les perceptions des enseignants sont un peu moins positives.» Un peu moins positives, on dirait un euphémisme. Autour de moi, les collègues auraient des termes beaucoup moins jovialistes.

En résumé, on apprend qu'une partie importante des enseignants du secondaire font peu de cas de certains éléments importants de la réforme, dont les fameuses compétences transversales et les domaines de formation. Élément important: ce rejet reste stable même lorsque les enseignants se sentent plus à l'aise d'appliquer le renouveau dans leurs classes.

Le concept de compétences transversales rejoint deux fois moins d'enseignants qu'en 2004 tandis que celui des domaines de formation était considéré comme peu ou pas prioritaire par 49% des répondants. Les profs seraient davantage retournés vers les compétences disciplinaires.

Je ne suis pas surpris par de tels constats. Les enseignants au secondaire sont rarement des généralistes. Il est donc normal qu'ils soient davantage précoccupés par leur matière. Ensuite, la plupart d'entre eux ne sont pas formés pour appliquer des concepts reliés à l'interdisciplinarité, comme des stratégies de lecture, des méthodes de structuration de la pensée, etc. Enfin, il ne faut pas se le cacher, certains des concepts de la réforme s'appliquent très mal au mode de fonctionnement du secondaire, tant de la part des enseignants que des directions d'école, par exemple. Plus la réforme avance, plus on s'aperçoit des difficultés à l'appliquer, tant pour des raisons pratiques que pédagogiques.

1 commentaire:

Sylvain a dit…

À mon humble avis, pour que certains des objectifs de la réforme (oups, perdon ! leuh reuhnouveau pédantgogiqueuh ;-)) (Scusez-la, c'est vendredi ;-))

à mon humble avis, donc, pour que certains des objectifs de la réforme soient réellement réalisable ailleurs que sur papier, ministériel ou non, il faut réformer en profondeur la structure du système scolaire, ce qui ne semble vraiment pas être pour demain nin même après-demain...