09 février 2008

Courchesne: la suite de la suite

Dans ce dernier billet sur le rapport Courchesne (il y a tellement d'autres sujets actuellement dans l'actualité), je reviendrai dans un premier temps sur ce que la ministre a retenu et n'a pas retenu du rapport Ouellon, un comité d'experts qui devait la guider sur des mesures à apporter pour améliorer l'enseignement du français. Par la suite, je commenterai quelques nouvelles réactions dans les journaux à propos du plan qu'elle entend mettre de l'avant. Mais tout d'abord, intéressons-nous au rapport lui-même.

Le rapport Ouellon et ceux qui l'ont rédigé

Les auteurs du rapport Ouellon sont très prudents quand ils s'attardent à qualifier leur travail. On le constate en lisant les passages suivants:

«Malgré toutes les contraintes liées aux emplois du temps chargés des membres experts du Comité, nous avons tenu neuf journées entières de discussions auxquelles a assisté la très grande majorité des membres. »

«Compte tenu des échéanciers serrés que nous nous étions fixés, certains aspects de notre mandat n’ont été qu’effleurés. »

«Étant donné le court laps de temps qui lui était imparti, le Comité n’a pas la prétention d’avoir abordé tous les sujets se rapportant à la délicate question de l’apprentissage de lalangue écrite.»

Ces auteurs sont :
  • Conrad Ouellon, président du Comité Président du Conseil supérieur de la langue française;
  • Aline Boulanger, coordonnatrice à l’enseignement général, Commission scolaire des Grandes-Seigneuries;
  • Olivier Dezutter, professeur de didactique du français, Université de Sherbrooke;
  • Carole Fisher, professeure de didactique du français, Université du Québec à Chicoutimi;
  • Daniel Germain, enseignant de français au secondaire, Collège de Lévis;
  • Michel Laurier, doyen de la Faculté des sciences de l’éducation, Université de Montréal;
  • Pascale Lefrançois, professeure de didactique du français, Université de Montréal;
  • France Le Petitcorps, conseillère pédagogique de français au primaire, Commission scolaire Marie-Victorin;
  • Arlette Pilote, présidente de l’Association québécoise des professeurs de français (AQPF);
  • Jocelyne Cauchon, secrétaire du Comité Conseillère pédagogique de français au primaire, Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.
On peut être déçu qu'il y ait si peu de vrais professeurs de français au quotidien et encore moins de profs du collégial. Soulignons malgré tout la présence de la présidente de l'AQPF, une première dans ce genre de comité.

Ce qui n'était pas dans le rapport Ouellon

Vous l'avez en mille: l'imposition de la dictée, de la rédaction de textes chaque semaine et la période quotidienne de lecture. Voici ce que dit le rapport Ouellon à ce sujet:

«Peu de pratiques sont bonnes ou mauvaises en soi. Il s’agit de les utiliser intelligemment et à bon escient. Par exemple, s’il s’agit d’exercices, il faut privilégier ceux qui amènent à construire véritablement les connaissances ou ceux qui se rapprochent le plus fidèlement possible de véritables situations d’écriture. Si on utilise la dictée, il faut s’assurer que la correction aide à transmettre des connaissances que l’élève pourra ensuite transférer dans d’autres situations d’écriture, ou se préoccuper de permettre à l’élève d’expérimenter l’utilisation de certaines ressources comme le dictionnaire ou le correcteur orthographique.»

«L’élève doit écrire souvent, en produisant des textes de différente longueur, que ce soit en classe de français ou dans les autres disciplines. Pour devenir une scriptrice ou un scripteur compétent, il lui faut profiter de toutes les occasions d’écrire et de réfléchir surson écriture. Ces contextes d’écriture peuvent devenir autant d’occasions d’appliquer les règles de grammaire apprises, d’utiliser les stratégies de révision et de correction correspondant à son profil de scripteur, d’apprendre de nouvelles règles en contexte, etc. Il faut s’efforcer de chercher les pratiques gagnantes qui, selon l’expérience, ont le plus d’effet sur les élèves.»

Une autre mesure de la ministre qu'on ne retrouve pas dans le rapport Ouellon est le resserrement des critères d'évaluation au primaire. On peut regretter qu'elle n'ait pas eu l'audace ou le courage de faire de même au secondaire et au collégial.

Ce que la ministre n'a pas retenu du rapport Ouellon

Plusieurs recommandations du rapport Ouellon n'ont pas été reprises par la ministre Courchesne.

Recommandation no 4 :
Le Comité recommande que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport fasse en sorte que l’enseignement du français au secondaire soit obligatoirement assuré par une enseignante ou un enseignant spécialisé en français ou par une enseignante ou un enseignant inscrit dans un programme de formation continue en français, ce qui implique une modification du Règlement sur l’autorisation d’enseigner.

Bref, un professeur d'éducation physique pourra toujours enseigner le français. On comprendra que la ministre ne voulait pas s'embêter d'une telle restriction qui aurait été difficile à appliquer avec le contexte de pénurie des enseignants de français et avec les contraintes de confection des tâches dans les écoles.

Recommandation 7
Le Comité recommande que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport mette en place des mesures incitatives pour favoriser la formation continue en français des enseignantes et des enseignants du primaire et du secondaire par rapport aux objets nommés au chapitre 3.3 du rapport.

Ici, le mot-clé oublié est «incitatives». On sent que la ministre se dirige lentement vers des mesures obligatoires. Le mot «incitatif» s'accordant avec «monétaire» tandis qu'«obligatoire» coûte moins cher.

Recommandation no 12 :
Le Comité recommande au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport d’assurer que le régime pédagogique du secondaire garantit un minimum de deux cents heures d’enseignement du français, par année, durant les trois premières années du secondaire.

Il pourra donc encore exister des programmes particuliers ou le français verra son nombre de période réduit comme peau de chagrin. Également, on note que les auteurs du rapport Ouellon ne s'intéresse pas à ce qui se passe après la troisième secondaire comme si les élèves, à ce niveau, maîtrisaient bien leur langue écrite. Dans les faits, c'est justement à ce moment de leur parcours scolaire que les jeunes sont les plus conscients de leurs lacunes, examen ministériel oblige.

De plus, les auteurs du rapport accompagnent cette recommandation d'une explication qui fait hurler en moi le prof de cinquième:

«Les enseignantes et les enseignants de français au secondaire devraient bénéficier de conditions particulières pour tenir compte de la lourdeur des tâches liées à l’enseignement de la langue française. À tout le moins devrait-on faire en sorte que le régime pédagogique garantisse un minimum de deux cents heures d’enseignement par année, durant les trois premières années du secondaire.»

Et les profs des autres niveaux sont-ils des «cotons»? Quand on sait la longueur des textes en quatrième et cinquième ainsi que le nombre d'élèves que nous avons!

Recommandation no 13 :
Le Comité recommande que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport mette en place des conditions qui facilitent l’accompagnement dans l’apprentissage de l’écriture des élèves allophones, telle la réduction du nombre d’élèves par classe.

Cette mesure a été rejetée à cause de ses coûts importants. Pourtant, la ministre réfléchissait à l'idée d'embaucher des correcteurs pour aider les professeurs à corriger les textes que les élèves auraient à écrire chaque semaine. Je ne comprends pas.

Recommandation no 14 :
Le Comité recommande que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport mette en place des conditions qui facilitent l’accompagnement dans l’apprentissage de l’écriture des élèves à besoins particuliers, telle la réduction du nombre d’élèves par classe.

Encore une fois, je ne comprends pas.

Recommandation no 19 :
Le Comité recommande au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport d’entreprendre une réflexion sur l’épreuve unique de fin de cinquième secondaire pour examiner la possibilité d’y offrir d’autres choix que le texte argumentatif et pour étudier le poids relatif du lexique dans les critères d’évaluation de cette épreuve.

On reste avec l'argumentatif, pour le meilleur et le pire. Un détail: il aurait fallu travailler à créer de nouveaux formats d'examen, de grilles de correction. Trop de boulot.

Recommandation no 21
Le Comité recommande que le Comité d’agrément des programmes de formation à
l’enseignement demande aux responsables des programmes universitaires de faire en
sorte que les étudiantes et les étudiants en formation à l’enseignement soient informés sur
les rectifications de l’orthographe.

La ministre, on l'a constaté à l'émission Les Francs-Tireurs, ne veut rien savoir des modifications apportées à la langue française. Donc, ces recommandation sont passées à la trappe.

Recommandation no 22 :
Le Comité recommande que la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport voie à la
création d’un organisme permanent qui aura comme mandat à court et à moyen
termes d’assurer le suivi des recommandations du Comité d’experts sur l’apprentissage
de l’écriture et, à plus long terme, de veiller à ce que soit assurée la qualité de
l’enseignement et de l’apprentissage du français au Québec.

Il s'agit ici d'une recommandation importante du comité Ouellon. Ce dernier explique d'ailleurs largement l'importance d'assurer un suivi aux mesures qu'il recomande:

«Le Comité juge que son travail et ses recommandations ne peuvent avoir de suites que si est créé un organisme permanent qui aura comme mandat à court et moyen terme de veiller au suivi de ses recommandations et, à plus long terme, de prendre les dispositions nécessaires pour que soit assurée la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage du français au Québec. La création d’un tel organisme se justifie, à notre avis, par l’importance du français comme matière et langue d’enseignement et par la place importante qu’occupe la languefrançaise, « cette langue qui est le coeur de notre liberté et de notre identité » (Allocution dupremier ministre du Québec, M. Jean Charest, lors de l’ouverture de la 1re session de la 38e législature, Assemblée nationale, le 9 mai 2007).»

La ministre n'a pas donné suite à cette recommandation. Elle formera, semble-t-il, un comité chargé de suivre l'application du plan qu'elle propose, mais elle ne veut pas en faire un comité permanent. Pourquoi s'embêtrait-elle une créature beaucoup plus difficile à contrôler?

Quelques réactions sur le plan Courchesne

Dans Le Devoir, Marie-Andrée Chouinard brosse un portrait positif du plan Courchesne tout en remarquant le principal danger qui le guette: «Au redressement promis manque toutefois l'essentiel: une sentinelle qui veillera à ce que les promesses se réalisent. (...) Voilà pourquoi on se désole que Michelle Courchesne n'ait pas jugé bon de retenir cette recommandation phare du rapport Ouellon qui appelle à la création d'un organisme indépendant chargé de l'application à long terme des mesures décidées en haut lieu, bien plus, en somme, qu'un éphémère comité de suivi.» On constate toutefois qu'elle réalise peu les impacts de ce plan sur le quotidien des enseignants.

Dans La Presse, Nathalie Collard dit que le plan de la ministre «reprend presque point par point les recommandations du comité Ouellon sur l'apprentissage de l'écriture», ce qui est inexact, on l'a vu. Elle y a ajouté des éléments importants et en a retranché d'autres.

Elle se leurre aussi quant à moi quand elle écrit: «L'accent n'est pas seulement mis sur les efforts qu'auront à faire les élèves, mais aussi sur la formation des maîtres, qui est absolument déficiente.»

Rien ne garantit que les élèves feront plus d'efforts si on n'exige pas davantage d'eux. Ils écriront peut-être plus, mais pas nécessairement mieux. Dans la mesure ou l'on ne resserre pas les critères d'évaluation au secondaire et au collégial, dans la mesure ou les évaluations «resserrées» au primaire seront fondues dans les grand tout du bilan de fin de cycle, j'ai de sérieux doutes. L'intention ministérielle est noble, mais insuffisante.

Par contre, elle voit juste quand elle conlut : «Enfin, on ne répétera jamais assez que français ne se vit pas en vase clos. La famille, les médias, l'ordinateur ont une grande influence dans la vie des jeunes.»

Enfin dans Le Devoir, déjà, on peut voir que les commissions scolaires et les syndicats commencent à affirmer qu'il n'est pas nécessaire de modifier le régime pédagogique pour appliquer certaines recommandations du plan Courchesne.

«On n'a pas besoin de modifier le règlement. Je fais confiance aux trois paliers, les commissions scolaires, les directions d'école et les enseignants, pour qu'une amélioration du français puisse être perçue. Ils vont trouver les moyens pour que les 22 mesures prévues dans le plan d'action aient un effet. On est capables, si tout le monde y met du sien, de livrer la marchandise», a affirmé le président de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), André Caron.

«La présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), Johanne Fortier, croit elle aussi que la mobilisation devrait donner des résultats, sans qu'on ait besoin de contraindre les enseignants par règlement. «Je ne vois pas comment on pourrait modifier le régime pédagogique sans tomber dans les travers d'une approche trop tatillonne.»

Quand deux acteurs si opposés du monde scolaire s'entendent de la sorte, ça commence à sentir l'enterrement de première classe.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Magnifique billet, Prof masqué. C'est du journalisme de haut niveau et un engagement social digne de... toi (ce qui n'est pas rien, hein!).

Mais c'est qu'ele a du front tout le tour de la tête, la madame...

« Je n'ai pas fait tout cela (sic) pour que cela soit juste des voeux », assure la ministre Courchesne.

À moins qu'il s'agisse effectivement du voeu pour que la situation continue à se détériorer.

Je me permet de citer les éléments que je trouve particulièrement pertinents dans ton billet.

« Le Comité juge que son travail et ses recommandations ne peuvent avoir de suites que si est créé un organisme permanent qui aura comme mandat à court et moyen terme de veiller au suivi de ses recommandations et, à plus long terme, de prendre les dispositions nécessaires pour que soit assurée la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage du français au Québec. La création d’un tel organisme se justifie, à notre avis, par l’importance du français comme matière et langue d’enseignement et par la place importante qu’occupe la langue française, « cette langue qui est le coeur de notre liberté et de notre identité » (Allocution du premier ministre du Québec, M. Jean Charest, lors de l’ouverture de la 1re session de la 38e législature, Assemblée nationale, le 9 mai 2007). » Le comité Ouellon

Reste à voir comment les mesures suggérées pourraient être mises e application, avec au pouvoir des gouvernements qui dépendent du lobbying anglophone... Mais oui, ce serait je crois une excellente idée, un pas dans la bonne direction, pourvu qu''on ne s'en serve pas pour reculer, comme c'est le cas avec la Commission des droits et libertés de la personne...


« Rien ne garantit que les élèves feront plus d'efforts si on n'exige pas davantage d'eux. Ils écriront peut-être plus, mais pas nécessairement mieux. Dans la mesure ou l'on ne resserre pas les critères d'évaluation au secondaire et au collégial, dans la mesure ou les évaluations «resserrées» au primaire seront fondues dans les grand tout du bilan de fin de cycle, j'ai de sérieux doutes. L'intention ministérielle est noble, mais insuffisante. » Prof masqué

Tout à fait. Les textes relevant de la stratégie « gagnante » me posent aussi quelques problèmes. Je crois q'il faut aussi sortir de son petit confort et être forcé/e à comprendre et intégrer autre chose que la culture de masse ou l'intérêt personnel que l'on a pour un sujet.

Je me demande pourquoi tu es défavorable à la formation continue obligatoire. Il me semble que ce serait important.

« Par contre, elle voit juste quand elle conclut : " Enfin, on ne répétera jamais assez que français ne se vit pas en vase clos. La famille, les médias, l'ordinateur ont une grande influence dans la vie des jeunes."» Prof masqué

« On n'a pas besoin de modifier le règlement. Je fais confiance aux trois paliers, les commissions scolaires, les directions d'école et les enseignants, pour qu'une amélioration du français puisse être perçue. Ils vont trouver les moyens pour que les 22 mesures prévues dans le plan d'action aient un effet. On est capables, si tout le monde y met du sien, de livrer la marchandise», a affirmé le président de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), André Caron.

(Quel idiot... je veuxle voir à l'oeuvre dans une classe. Vite, ça presse!)

«La présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), Johanne Fortier, croit elle aussi que la mobilisation devrait donner des résultats, sans qu'on ait besoin de contraindre les enseignants par règlement. «Je ne vois pas comment on pourrait modifier le régime pédagogique sans tomber dans les travers d'une approche trop tatillonne.»

« Quand deux acteurs si opposés du monde scolaire s'entendent de la sorte, ça commence à sentir l'enterrement de première classe. »Prof masqué

Ne soyons surtout pas trop tati... quoi? c koi smo là...

Ce que j'aime et qui se manifeste encore une fois ici, malgré la zone hypersensible que ces inepties ministérielles touches, c'est ta capacité à nuancer, à poserun jugement critique et à entamer un processus de propositions concrètes.

À poursuivre : les débats au sujet d'une philosphie de l'enseignement, compte tenus des problèmes sociaux q'on ne peut pas régler dans l,ensemble, car si on attend u=une révolution pour faire progresser l'enseignement et l'éducation, bien, il me semble qu'on va attendre... longtemps et que, de plus, C'est un méchant cercle vicieux.

L'éducation est un préalable à la pensée organisée, la philosphie, l'idéologie, l'élaboration de stratégies pour des changements sociaux en profondeur.

Zed :)

Anonyme a dit…

Que de coquilles dans mon commentaire... :(((

Et dire que je ne peux mettre ça sur le dos de la Réforme.

Je me permets

mises en application

je crois qu'il faut

Je veux le voir

inepties ministérielles touchent

poser un jugement

un processus... de propositions??? aïe... d'élaboration de...

compte tenu... qu'on ne peut,,, l'ensemble... une révolution

de plus, c'est

Si j'en oublie, tu veux bien m'envoyer Madame Courchesne et son armée de conseillers/ères pédagogiques à la maison?

Désolée... Zed :|

Anonyme a dit…

S'il fallait démontrer le professionnalisme des enseignants, cette suite de billets en serait un éloquent témoignage.

Comme vous, cher confr-erre, je crois qu'il y a dans ce plan d'action de bons points et que ses objectifs sont louables. Théoriquement du moins.

Mais pourquoi, bon sens, la ministre en a-t-elle fait un diktat? Pourquoi n'a-t-elle pas profité de la prise de conscience généralisée et du débat médiatique en cours pour mettre tout son monde dans le coup? Pourquoi ne pas avoir lancé un chantier national, un projet collectif pour la revalorisation de la langue écrite au Québec?

Le rapport Ouellon lançait quelques pistes en ce sens. Je trouve bien triste qu'elle ait été conseillée dans l'élaboration de son plan par des gens qui ont une visière plutôt qu'une vision.

Plutôt que de les mettre en boîte, j'attendais de la ministre qu'elle donne un coup d'épaule aux profs en les conviant à trouver comment revaloriser la langue dans leur milieu en tenant compte des particularités de celui-ci. J'attendais de la ministre qu'elle offre de mettre à la disposition des écoles les moyens d'y arriver.

Ce faisant, elle aurait non seulement respecté 'l'autonomie professionnelle des enseignants' mais valorisé la profession et donné un nouveau souffle à 'la réforme' (ou à la 'contre-réforme'), un souffle venant d'en bas cette fois.

Mais là, j'imagin-erre...

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À zed, ix et igrec -
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Anonyme a dit…

Le prof errant,

Mamdame Courchesne n'a ni visière ni vision, mais une di-vision. Tu connais le proverbe Diviser pur régner

Mes nombreuses horreurs... Oui, je sais, la fonction Aperçu, le processeur Word, et même la touche Vérification orthographique dans la petite barre en haut, même pas besoin de sortir d’Explorer.

Mais quand le coeur et le manque de temps gouvernent...

J'aurais aussi pu effacer et reprendre, mais on ne peut effacer complètement, il reste des traces : Message effacé par l'auteur.

J'ai passé toute la journée d'hier à lire au sujet de Courchesne et d’autres débats politiques, à écrire, répondre, commenter... Je sais que c'est impardonnable de ne pas vérifier correctement ces textes.

Je me confonds donc en excuses même si je sais que ça arrivera très probablement encore.

Zed ;-)

Anonyme a dit…

Encore une fois, merci de t’astreindre, pour notre bénéfice, à cette tâche d’analyse qui s’avère juste et pertinente.