09 novembre 2007

Commissions scolaires: j'ai voté...

Depuis quelques jours, j'ai retenu un peu mon clavier: j'avais de la correction à terminer et je ne me sentais pas l'envie de bloguer pour des raisons que je vous expliquerai peut-être un de ces quatres ou de ces cinqs. Mais chasuble que la semaine a été riche en émotions!

Il y a eu les élections scolaires. Méchant suspens dans ma vie plate: une véritable lutte à finir entre le rangement du cabanon et exercer mon droit démocratique reconnu de voter pour élire un parfait inconnu! J'ai voté Cabanon. Au moins, j'étais sûr que cela donnerait des résultats.

Déjà qu'un des candidats de mon quartier a frappé à la porte de la maison masquée à 8h00 le samedi matin. Je veux bien comprendre que l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. L'avenir, peut-être, mais pas mon vote! Le samedi matin, en plus de souvent corriger des travaux d'élèves, je fais de la récupération: je dors.

Quoi qu'il en soit, le parti Cabanon a dû être sacrément populaire dimanche dernier puisque seulement 7,9% des électeurs inscrits ont exercé leur droit de vote dimanche contre 8,3% en 2003 et 15,4% en 1998 (ici).

Et le lendemain de ces élections, c'est encore une fois le truculent président de la Fédération des commissions scolaires du Québec, André Caron, qui a su me dérider. Ne reculant pas devant le rididule (était-il devant un miroir ou un portrait de Jean-Marc Fournier?), ce dernier a blâmé entre autres les médias pour le faible taux de participation à ce scrutin. L'art de se faire des amis dans le milieu journalistique, vous en conviendrez.

Mais le plus décapant a été lorsque M. Caron (impossible de le confondre avec le cérébral et réfléchi personne de RBO) a émis quelques suggestions pour redorer l'image des commissions scolaires dont celle d'augmenter le salaire des commissaires pour qu'il soit semblable à celui des élus municipaux (ici).

M. Caron, M. Caron... Cessez donc de vous nuire de la sorte. On dirait un clown qui s'envoie lui-même des tartes à la crème à la figure. Pathétique.

Quelqu'un peut-il lui expliquer que c'est la légitimité des commissions scolaires que les électeurs remettent en question. À quoi servent-elles? Quelles sont leurs missions? Et à quoi sert un commissaire?

J'en connais quelques-uns. Ce n'est pas ma faute. Ce sont des parents d'élèves. Ils sont des individus intègres et dévoués. Seulement, ils sont réduits à un rôle de machines à voter ce que l'appareil administratif leur soumet. Un directeur général d'une commission a plus de pouvoirs réels que le président lui-même. D'ailleurs, le directeur général est un super fonctionnaire qui contrôle l'information. Un peu comme au MELS. Tous les petits copains s'amusent pendant que les élus sont des marionnettes.

Pourquoi voter un jour d'élections scolaires quand les commissions sont incapables de faire la preuve de leur propre utilité? Comment avoir confiance en une structure administrative qui dit offrir des services à des élèves et qui n'arrive même pas à se vendre elle-même ? À part le service de la paie et des taxes scolaires, je cherche à quoi sert une commission scolaire? D'accord, j'exagère un peu, mais ça sert à illustrer le propos.

Voilà le véritable défi des commissions scolaires: on votera un jour quand on sera convaincu qu'elles servent à quelque chose et que les commissaires ont de réels pouvoirs. D'ici là, mon cabanon a mon vote.

En passant, ceux qui proposent de les abolir devraient y penser à deux fois.

Question coût, rien ne prouve que cette mesure sera profitable. Si on veut économiser des sous, une équipe de vérificateurs comptables et de gestionnaires efficaces ferait un meilleur travail. De plus, des employés municipaux coûtent plus cher que des employés scolaires. Pensez à un col bleu montréalais et vous comprendrez.

Et comme prof, l'abolition des commissions scolaires reviendrait à renégocier toutes nos conventions collectives locales et à donner les pleins pouvoirs à des directions d'école qui n'ont pas les compétences pour gérer des budgets aussi importants.

Les slogans creux de l'ADQ sont tentants mais souvent vides.

4 commentaires:

Mario Asselin a dit…

«En passant, ceux qui proposent de les abolir devraient y penser à deux fois.»

Trois fois même.

Sauf qu'aucun des trois partis n'a de proposition à nous faire, pour le moment. Moi j'aime bien l'idée d'en profiter pour donner plus de pouvoir aux écoles. J'explorerais le modèle de confier aux paliers municipaux (villes, M.R.C.) la gestion des immeubles. Je regarderais du côté des Conseils d'établissement pour quelques responsabilités en sus et surtout, j'essaierais d'en profiter pour que les écoles puissent compter sur un personnel un peu plus stable. Le taux de roulement du personnel est une source de problème quand vient le temps de développer un sentiment d'appartenance à l'école; et je ne parle pas de l'impact qu'il a sur la possibilité de travailler en équipe-cycle. Il y aurait un nouvel équilibre à créer entre les besoins du personnel et ceux des élèves sur ce chapitre.

Je ne suis pas d'accord avec votre position sur la capacité des directions d'école à gérer plus de budgets. Il faut rapprocher du pouvoir près de là où se passe l'action.

Enfin, sortir les gens de leur cabanon ne sera pas une mince tâche. En même temps que tout le monde se mêle d'éducation, il faut trouver un juste équilibre entre les prérogatives des parents (et des citoyens) et celles de ceux qui font l'école.

Je n'attends plus rien de la FCSQ (http://carnets.opossum.ca/mario/archives/2007/11/mario_dumont_cs.html ). À partir de mardi (c'est ce jour-là que nos élus vont débattre de la motion de blâme de l'ADQ), je veux voir les trois partis mettre de la chaire autour de l'os de l'abolition des C.S.

Anonyme a dit…

S'il est évident que toutes les ressources gérées par les commissions scolaires ne le sont pas toujours efficacement (Avez-vous déjà comparé la "beauté" du siège social et la "jeunesse" de son mobilier avec votre vétuste école et votre chaise qui est la même que soeur Saint-Joseph utilisait en 1952 sur son estrade ?) et que les décisions prises sont souvent très loin de la réalité et de l'humain (votre numéro de matricule SVP!) il serait intéressant de penser par quoi les remplacer...

Les villes qui gèrent les bâtisses : On comparera les écoles de Beaconsfield et celles de Saint-Henri dans 10 ans...

Les directions qui gèrent de gros budgets : Elles sont déjà surchargées et parfois déconnectées, pelletons encore d'autres responsabilités dans leur cour... bonne idée !

Les ressources pédagogiques : Bon, disons que depuis 2000 il faut tout bâtir nous-mêmes avec des directives floues pour s'approprier la réforme, mais les documents, examens, formations élaborées par ces services ont quand même une certaine utilité, non ?

Je ne sais plus trop quoi penser sinon qu'il est facile de se faire du capital politique sur le dos de l'éducation

Mario Asselin a dit…

«Les directions qui gèrent de gros budgets : Elles sont déjà surchargées et parfois déconnectées, pelletons encore d'autres responsabilités dans leur cour... bonne idée!»

Une grosse partie de la surcharge vient d'en haut, de ce qui est exigé de la C.S.; comme directeur, je prends la gestion du budget en échange des réunions et des documents venant de la C.S. n'importe quand...

Le professeur masqué a dit…

Mario Asselin: je n'attends rien des débats de la semaine prochaine. Déjà, la période des questions est un cirque. La semaine dernière a même été lamentable sur le sujet de l'éducation. Je m'ennuie de Claude Ryan, c'est peu dire!

La PLQ a déjà fait connaître sa position: un comité de réflexion. Le PQ va se faire tout petit, chiâler un brin tout en esquintant l'ADQ. Et le parti Mario Dumont va râler sans rien proposer.

D'ailleurs, n'est-ce pas ironique que l'un de ceux qui proposent l'abolition des commissions scolaires, Gilles Taillon, ait été président de la FCSQ, je crois?

Enfin, tout le monde va avoir le beau jeu de critiquer l'autre, simplement. Mais rendu à mario ce qui appartient à mario, les CS vont être obligées de se déniaiser un peu. Depuis le temps...

Je me méfie des directions d'école qui ont souvent une vision à court terme. Ça ne fait pas un bon ménage avec un budget.

Quant à la FCSQ, son président lui nuit plus qu'autre chose. On dirait un roitelet qui règne sur un pays imaginaire. Seulement, nos taxes et ses budgets sont bien réels.

Anonyme: les CS sont extrêmement imparfaites et certains décideurs scolaires auraient besoin d'un sérieux rappel à l'ordre. Je crois que les commissaires sont souvent manipulés par les gestionnaires qui s'y connaissent. Ils leur est difficile d'affronter la machine administrative. Certains responsablea dministratifs de CS fint aussi de la politique sous-terraine, si je puis dire. Ils ont leurs préférés et ne sont pas malheureux de leur ré-élection.

Abolir les CS pour envoyer leurs responsabilités à quel endroit? Les villes n'en veulent pas. Les directiosn sont débordées. Pourquoi tout vouloir changer de bout en bout?